Politique
Procès du RN : Marine Le Pen et 8 eurodéputés reconnus coupables de détournement de fonds publics

Après des mois de procédure, le tribunal a tranché : Marine Le Pen et huit eurodéputés du RN sont coupables de détournement de fonds publics dans le cadre de l’utilisation irrégulière d’assistants parlementaires au Parlement européen. La lecture du jugement, qui a duré plusieurs heures, a été accompagnée d’explications détaillées de la part de la présidente du tribunal. Cette dernière a insisté sur le fait qu’il n’y avait « pas de volonté de maintenir un suspense », mais une nécessité de justifier la décision prise, compte tenu de l’ampleur de l’affaire.
Marine Le Pen, présente dans la salle d’audience en veste bleue, était entourée de figures clés du parti, dont Louis Aliot, vice-président du RN.
Une procédure minutieuse
Lors de l’audience, la présidente du tribunal a prévenu dès le début que le rendu du jugement serait « un petit peu long », en raison des explications nécessaires pour éclairer la décision. Elle a également reconnu que « l’enjeu dépassait cette seule salle d’audience », en assurant que le tribunal suivrait une procédure classique. Ce souci de transparence a dominé la journée, alors que des dizaines de journalistes s'étaient rassemblés devant le tribunal pour couvrir l'événement.
Parmi les 24 coprévenus concernés par cette affaire, outre Marine Le Pen, figuraient des personnalités comme Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du RN, ainsi que Wallerand de Saint-Just, ancien vice-président et trésorier du parti. Tous étaient présents pour entendre le verdict.
Marine Le Pen en tête des sondages malgré la tempête judiciaire
Alors que cette condamnation pourrait remettre en question la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027, un sondage Ifop publié le même jour la place en position de force. Selon l’institut, la cheffe de file du RN arriverait en tête du premier tour avec entre 34 % et 37 % des intentions de vote, quelles que soient les hypothèses testées à gauche ou au centre.
Son meilleur score serait obtenu face à Gabriel Attal (20 %) et Laurent Wauquiez (8 %), tandis qu’une candidature d’Édouard Philippe (21 %) et Bruno Retailleau (11 %) grignoterait légèrement son avance.
Réactions politiques contrastées
Le verdict a suscité des réactions divergentes dans la classe politique. Éric Coquerel, député La France insoumise (LFI), s’est exprimé sur LCI, déclarant : « Je ne suis pas d’accord pour qu’on tranche par la justice des choses qui doivent être tranchées par les urnes. » Selon lui, cette décision pourrait « victimiser le Rassemblement national ». Une position qui contraste avec d’autres voix, alors que le parquet avait requis une peine d’inéligibilité contre Marine Le Pen, assortie d’une exécution immédiate – une demande rare dans ce type d’affaires.
Cette condamnation pour détournement de fonds publics constitue un revers notoire pour le RN, alors que Marine Le Pen semble de plus en plus assurée de sa place de favorite pour la prochaine présidentielle. Les conséquences judiciaires, notamment les peines qui pourraient être prononcées, risquent de redessiner l’avenir politique du parti et de sa dirigeante. En attendant, l’image du RN, déjà ternie par les polémiques, sort fragilisée de ce procès largement médiatisé.
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1 commentaire
Max
Comme vous le rappellez dans votre article, il est quand même très peu compréhensible que F. Bayrou ait été relaxé et Marine Le Pen condamnée. Si en plus, la peine d'inégibilité est confirmée, ça va faire plus de mal que de bien à Gauche pour les prochaines échéances électorales!
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