L’œil éco de Loïk Le Floch-Prigent

« L’équipe de Livre Noir m’a demandé de commencer une rubrique « économie » pour leur publication, c’est un exercice périlleux pour une première car il ne faut pas sacrifier l’essentiel pour un papier limité et forcément insuffisant ».

Gouverner n’est pas facile, gouverner l’économie d’un pays est également difficile, et jeter l’opprobre sur des actions à l’efficacité douteuse est très facile, trop facile en périodes troublées et on peut dire que les nuages s’amoncellent sur notre continent européen et que notre pays n’est pas oublié dans ce grand désordre dont on a du mal à percevoir les lignes directrices.

Cependant vouloir gouverner en affichant régulièrement un déni de réalité sur la plupart des sujets traités tient de la recherche effrénée du funambulisme dont peu parviennent à sortir en bonne santé : nier l’augmentation des prix, l’augmentation des taux d’intérêts, l’augmentation de la dette nationale ou celle du déficit commercial ne sert pas à grand-chose.

Certaines manipulations ne résistent pas aux chiffres, même si des discours momentanés et lyriques peuvent abuser un moment une population qui a envie de croire à un avenir meilleur. L’abus de contre-vérités peut conduire à imaginer une orientation forte vers l’habitude du mensonge, mais surtout à ne pas prendre en temps voulu les mesures indispensables au maintien de la prospérité d’un pays qui était riche et prospère mais qui est en train de devenir moins riche et plus prospère.

La France a basé sa politique sur une générosité à l’égard des plus démunis et donc une protection sociale prioritaire qui a été célébrée comme telle pendant des décennies. En particulier, tous les commentateurs nous disaient que notre système de santé était un des meilleurs du monde. La crise du Covid nous a obligés à regarder la réalité en face, ce diagnostic favorable était inexact !