Politique
Municipales 2026 : le Parlement étend le scrutin de liste paritaire aux petites communes

Après des débats particulièrement tendus à l’Assemblée nationale, le Parlement a définitivement adopté ce lundi une proposition de loi qui étend le scrutin de liste paritaire aux communes de moins de 1 000 habitants. Le texte, déjà validé par le Sénat le mois dernier, a été voté dans les mêmes termes par les députés, marquant son adoption finale.
Une réforme qui interroge dans les territoires en manque de candidats
Désormais, ces communes devront présenter des listes complètes, respectant la parité hommes-femmes, alignant leur mode de scrutin sur celui déjà en vigueur dans les communes de plus de 1 000 habitants.
Un choix qui interroge. Dans de nombreux villages, notamment en zone rurale, il est déjà difficile de constituer une équipe municipale complète, faute de volontaires. Imposer des listes complètes et paritaires pourrait donc aggraver cette pénurie de candidatures et complexifier davantage l’organisation des élections locales.
Certains élus redoutent une perte de spontanéité démocratique, voire une mise à l’écart de citoyens engagés mais réticents à s’inscrire dans une logique de liste ou à s’impliquer dans des démarches administratives plus lourdes. Le risque serait que, par volonté d’harmonisation nationale, on applique un modèle peu adapté aux réalités du terrain, là où le tissu social est plus restreint et les équilibres souvent fragiles.
Fin du "panachage" : un autre changement pour les petites communes
Dès les élections municipales de mars 2026, les conseillers municipaux de ces petites communes ne seront plus élus via le scrutin majoritaire plurinominal à deux tours — un système permettant le "panachage", c’est-à-dire la possibilité pour les électeurs de rayer des noms sur les listes. Cette pratique, parfois qualifiée de "tir aux pigeons", est décriée par de nombreux élus locaux, car elle favoriserait une approche "punitive" envers les candidats sortants, en particulier ceux ayant occupé des responsabilités durant le mandat.
Une bataille parlementaire autour de la date d’entrée en vigueur
La date d’application de la réforme a été au cœur d’une vive bataille dans l’hémicycle. Initialement prévue pour 2026, elle avait été repoussée à 2032 à la faveur d’amendements identiques déposés par des députés de droite et des élus communistes. Une alliance de circonstances qui a provoqué la colère du gouvernement. Ce dernier a immédiatement demandé une seconde délibération, permettant de revenir au texte initial et de rétablir la mise en œuvre de la réforme dès le prochain scrutin municipal.

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