Société
Bouquinistes menacés par les JO : le RN contre-attaque
Alors que les Jeux olympiques approchent, les bouquinistes parisiens sont contraints de déplacer leurs historiques boites vertes. La mairie de Paris et le gouvernement ne les soutenant pas, l’opposition parisienne et nationale a décidé de prendre la défense de ces mythiques bouquinistes.
Les centaines de bouquinistes établis le long des rives de la Seine à Paris seront contraints de déplacer leur échoppe pour la cérémonie inaugurale des Jeux olympiques de Paris en 2024. Cependant, bon nombre d’entre eux expriment leur refus et s’organisent. C’est la première fois dans leur histoire qu’ils se voient dans l’obligation de se relocaliser temporairement afin de céder leur place au public venu du monde entier. Au-delà de leurs revenus qui risquent d’être fortement réduits, les bouquinistes redoutent de déplacer leurs boîtes, qui comptent plus de 50 ans d’existence et qui de ce fait sont très fragiles. « Un élément en bois qui n’a pas été déplacé depuis tant d’années, le jour où vous le déplacez, il risque de céder », affirme Gilles Morineaux, un bouquiniste parisien.
La décision de la préfecture de police d’évacuer les bouquinistes des quais de Seine repose sur des impératifs de sécurité, principalement en raison du risque de présence de bombes cachées dans leurs boîtes de livres et des dangers associés à la foule de spectateurs sur les quais. Parmi les 230 bouquinistes présents, environ 160 d’entre eux ont reçu l’ordre de quitter les lieux. Malgré cela, les bouquinistes résistent à cette décision et bénéficient du soutien d’une pétition signée par 170 000 personnes, ainsi que de leur clientèle. Un touriste souligne l’importance de préserver l’âme de Paris et son ambiance unique, tandis qu’il est pertinent de noter que les vendeurs de livres occupent les quais parisiens depuis le XVIe siècle.
Les militants du RN sur le terrain pour défendre les bouquinistes
Une trentaine de militants du RNJ – mouvement jeune du Rassemblement national – ainsi que l’eurodéputé Thierry Mariani se sont réunis ce samedi 21 octobre pour un tractage à Paris, sur les quais de Seine, afin de défendre une proposition de résolution visant à inscrire les bouquinistes au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco.
Les militants et le député européen étaient présents dans le but de défendre une proposition de résolution visant à inscrire les traditions et savoir-faire des bouquinistes des quais de Seine » à la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. Soucieux de défendre l’identité à Paris et partout en France, le RN, par l’intermédiaire de la députée du Var Laure Lavalette tente donc de maintenir les bouquinistes sur les quais de Seine durant les JO de 2024, un combat déjà perdu d’avance…
« La mairie de Paris leur demande de partir, nous voulons qu’ils restent »
Interrogé au micro de Livre Noir, le député européen Thierry Mariani, (RN) et ancien ministre a expliqué la démarche de son mouvement : « par l’intermédiaire de la députée Laure Lavalette, nous avons déposé une proposition de loi pour l’inscription des bouquinistes au patrimoine immatériel de l’UNESCO pour défendre une partie de notre patrimoine parisien ». Il a ajouté lors d’une conversation avec l’un de nos journalistes vouloir « Plus précisément, étendre le classement déjà existant des quais de Seine en y intégrant les bouquinistes ».
« Si vous nous écoutez madame Hidalgo, faites en sorte de ne pas changer le spectacle des bords de Seine et de ne pas assassiner les bouquinistes parisiens » : @ThierryMARIANI pour Livre Noir. pic.twitter.com/LbVJixuUvw
— Livre Noir (@Livrenoirmedia) October 21, 2023
« Le gouvernement Français et la ville de Paris s’allient pour détruire une nouvelle fois l’identité de Paris. »
Les bouquinistes des quais de Seine en colère : « on se bat »
Présents depuis 450 ans sur les bords de la Seine, les bouquinistes font partie intégrante du patrimoine parisien. Cette tradition unique a su traverser les époques, marquant ainsi l’identité profonde de la capitale française. Dans un courrier adressé aux bouquinistes le 25 juillet, la préfecture de police de Paris estime « indispensable » pour sécuriser l’événement que les boîtes, dans lesquelles ils commercialisent des livres d’occasion et qui sont situées dans le périmètre de la cérémonie, soient « enlevées ». Contacté, Jérôme Callais, président de l’association culturelle des bouquinistes de Paris, s’est dit inquiet quant au sort de ses collègues. Il nous a également confié que la proposition de loi du RN, même si elle partait d’un bon sentiment, ne pourrait faire rester les bouquinistes, car la procédure administrative prend au moins trois ans et que la décision dépend du ministre de la Culture.
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