Politique
Thierry Mandon, ancien secrétaire d’État PS, condamné à un an de prison avec sursis pour escroqueries
L’ancien secrétaire d’État Thierry Mandon a été condamné à un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour des délits financiers commis à la Cité du design de Saint-Étienne.
L’ancien secrétaire d’État socialiste Thierry Mandon, âgé de 66 ans, a été condamné le vendredi 15 novembre 2024 par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne à un an de prison avec sursis et à une amende de 22 000 euros. Cette condamnation fait suite à plusieurs délits financiers commis entre 2019 et 2021, lorsqu’il occupait le poste de directeur général de la Cité du design de Saint-Étienne (Loire) et celui de président de sa filiale commerciale, la SAS Cité Services.
Une série de délits financiers avérés
Le tribunal a reconnu Thierry Mandon coupable de multiples infractions, notamment « escroqueries », « tentative de détournement de biens publics par une personne dépositaire de l’autorité publique », « faux et usage de faux en écriture » et « abus de biens sociaux ». Le préjudice total s’élève à 22 000 euros.
Ces délits incluent la production de fausses factures pour financer, à hauteur de 15 000 euros, un escalier sur mesure dans son domicile parisien. L’ancien responsable a également fait rembourser indûment 43 trajets en TGV entre Paris et Saint-Étienne ainsi qu’un déplacement en Chine annulé en raison de la pandémie de Covid-19.
Des conséquences immédiates pour Thierry Mandon
En plus de la peine de prison avec sursis et de l’amende, Thierry Mandon est frappé d’une interdiction définitive de présider ou de diriger un établissement public, ainsi que de cinq ans d’inéligibilité. Ces sanctions, immédiatement exécutoires, le contraignent à démissionner de son poste actuel de secrétaire général du Conseil national du commerce, qu’il occupait depuis juin 2023.
Son avocat, André Buffard, a indiqué au Monde que la décision de faire appel est en cours de réflexion.
Une fin de parcours critiquée
Lors du procès, le parquet a qualifié les actes de Thierry Mandon de « détournement de fonds publics ». S’il a souligné que le montant des sommes en jeu restait relativement faible, il a fermement dénoncé les agissements d’un homme ayant eu une carrière politique importante. Le représentant du parquet a résumé cette affaire comme une « fin de parcours de petit escroc, d’abuseur de société et de détourneur de fonds publics », tout en critiquant « le méandre des explications ampoulées » fournies par l’ancien secrétaire d’État.
Une défense qui plaide la reconnaissance des faits
La défense a plaidé coupable, insistant sur le fait que Thierry Mandon avait remboursé l’intégralité des sommes détournées avant que l’affaire ne soit signalée en novembre 2022 par le président de la Cité du design, Marc Chassaubéné, également adjoint à la culture de Saint-Étienne.
Selon son avocat, cette restitution montre que l’ancien secrétaire d’État avait conscience des erreurs commises et souhaitait réparer ses torts. Cependant, cette démarche n’a pas suffi à éviter une condamnation, en raison de la gravité des infractions et du rôle qu’il occupait au moment des faits.
Une affaire qui marque la fin d’une carrière pour Mandon
Thierry Mandon, qui fut membre du Parti socialiste et occupa diverses responsabilités politiques, voit sa carrière entachée par cette condamnation. Ancien secrétaire d’État à la réforme de l’État et à l’Enseignement supérieur sous la présidence de François Hollande, il avait ensuite pris la direction de la Cité du design de Saint-Étienne en 2018, poste qu’il occupa jusqu’en 2022.
Cette affaire intervient dans un contexte où plusieurs personnalités politiques font face à des accusations liées à des abus de fonds publics. Parmi elles, Marine Le Pen, responsable du groupe Rassemblement National, risque une inéligibilité immédiate dans l’affaire des assistants parlementaires européens, après les réquisitions sévères du parquet.
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