Politique
Tom Benoît « Si Bruno Le Maire était américain, il serait poursuivi ! »
[ENTRETIEN] Tom Benoît a accordé un entretien à Frontières. L’économiste et directeur de la rédaction Géostratégie Magazine n’est pas tendre avec Bruno Le Maire, il évoque aussi l’éventualité d’une cure d’austérité budgétaire de la France.
Un entretien réalisé dans le cadre notre matinale
Il est probable que Bruno Le Maire ait caché l’ampleur du déficit public. Quelles sont les conséquences d’avoir caché ces chiffres, risque-t-il des poursuites ?
Si Bruno Le Maire était américain, il serait poursuivi, c’est une certitude. Ces accusations sont très graves, et il est d’ailleurs scandaleux qu’il ne soit pas poursuivi en France. Il a affirmé qu’il avait une note du trésor, mais a jugé bon de ne pas la communiquer afin de ne pas affoler les Français. Pour autant, la Loi organique l’obligeait à communiquer ces informations. J’affirme que Bruno Le Maire, dans un pays républicain et démocratique, mériterait d’être poursuivi.
Il faut absolument qu’il le soit, car il est responsable. Lorsque je lui ai parlé en tant que journaliste, en essayant d’élever le débat puisqu’il était encore ministre, il m’a pris de haut. Aujourd’hui, il est parti dans un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne, à savoir la France.
Quel est le problème de fond du budget qui est présenté à l’Assemblée nationale ?
Si j’étais Premier ministre, je m’attarderais sur les 300 milliards d’endettements supplémentaires qui sont prévus pour l’année prochaine, un record par rapport à cette année. Puisque cette année, l’endettement est à hauteur de 284 milliards. Aujourd’hui, il y a un appauvrissement planifié, qui est calé dans l’agenda sur des années. Nous ne pourrons pas y échapper. De plus, afin de lutter contre cet appauvrissement, la tutelle bruxelloise va signer des chèques, faire des endettements globaux pour tous les pays de l’Union européenne.
L’Europe sur le plan juridique, c’est une petite organisation politique qui signe des chèques pour quelques sociétés qui font avancer la transition écologique ou l’industrie. Il ne faut pas se méprendre, ces catégories sont ciblées. Voilà ce qu’il va se passer au niveau européen, Michel Barnier est simplement l’exécutant de cela. Ce n’est pas un avis, mais uniquement une perception de cette politique.
La France doit-elle rentrer une cure d’austérité budgétaire ?
Je pense que oui, puisque la dépense publique a dérapé. Je ne suis pas opposé au soutien de l’État par rapport à la population. Au contraire, je considère que lorsque des personnes ont travaillé toute leur vie, qui ont une retraite et une Sécurité sociale, doivent être remboursés. Sinon, ce n’est pas du libéralisme, ni du socialisme, mais de la supercherie. Je pense qu’il y a une catégorie de dépense à revoir, la dépense publique doit être ramenée à 30 ou 40 % au niveau du PIB.
La priorité doit être de relancer le business du pays et d’oublier la dépense publique. Elle doit être une nécessité, à savoir la santé publique, la retraite, une école de qualité comme elle l’était au cours des années 60. Tout le reste doit être du business, de la création de valeurs, de l’économie de marché. Ce qui me dérange aujourd’hui, à droite comme à gauche, dans l’échiquier politique tel que je le vois d’un point de vue journalistique, c’est que certain veulent trop de subventions.
J’ai créé un média, je ne voulais pas de subvention. Puisque je voulais avoir une parole libre, que des gens achètent le média, que je travaille avec des annonceurs afin d’avoir une parole libre. En effet, si je crée une activité, je souhaite qu’elle fonctionne, sans avoir besoin de l’État qui aille piquer dans la poche des contribuables et des épargnants. S’il y avait un politique ou bien un courant qui pouvait sauver ce pays, ce serait un courant providentiel, qui souhaiterait relancer le business, à l’image des États-Unis.
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