Reportage des législatives (3/5) : dans la Sarthe, Le Pen veut succéder à Fillon

C’est à La-Suze-sur-Sarthe que nous nous rendons pour ce troisième jour de reportage. Après un peu de route depuis Tours, le temps cesse enfin d’être capricieux après deux journées d’averses.

Sur le marché de la ville, nous retrouvons la candidate du Rassemblement national pour la 4ᵉ circonscription de la Sarthe, Marie-Caroline Le Pen. Sœur aînée de Marine Le Pen, investie depuis sa jeunesse dans le parti de son père, elle ne vient pas de la région. Parachutée ici, elle a été appelée par la fédération RN de la Sarthe qui voulait mettre la lumière sur une circonscription gagnable, perdue à 87 voix près en 2022 face à la candidate de la France Insoumise.

Accueil partisan

Sur le marché, l’accueil est mitigé : sachant que des médias seraient présents pour couvrir la venue de Marie-Caroline Le Pen, des militants du Nouveau Front Populaire et de la liste macroniste sont venus par dizaines. Les échanges sont parfois houleux avec les militants du RN : nous entendrons plusieurs fois des propos comme « idées nauséabondes » ou « fachos » de leur part. Alors que nous tournons une séquence, l’un d’entre eux viendra crier « Durafour crématoire ! » en riant, en référence à un dérapage célèbre de Jean-Marie Le Pen.

Pourtant, une fois sur le marché, l’accueil réservé à la candidate est bien plus agréable. On l’écoute, on discute souvent aimablement. Il n’y a en théorie pas le droit de tracter sur le marché, mais elle glissera bien un ou deux papiers à ses potentiels électeurs. La candidate rencontre aussi une femme, symptôme de cette France oubliée : seule, elle a perdu sa fille qui avait dix-huit ans et vit dans la pauvreté. « Je voudrais simplement pouvoir offrir des cadeaux à mes petits-enfants… » raconte-t-elle, alors qu’elle reçoit tout juste assez d’aides pour survivre.
Un peu plus loin, Marie-Caroline Le