International
[Édito] Pourquoi il faut défendre Trump
Retrouvez l’édito d’Erik Tegnér, directeur de la rédaction de Frontières, pour notre dernier magazine : Trump, l’homme à abattre.
C’est parti pour de nouvelles semaines de propagande dans les médias français ! D’ici l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, toute la machine à broyer médiatique va s’enclencher avec brio pour allumer, matin, midi et soir, Donald Trump. Aux termes « raciste », « xénophobe », « fou », « incompétent » succéderont les sentiments de peur et d’angoisse. Votre voisin qui n’y connaît rien finira par vous lâcher au détour d’une discussion, comme un chef : « Ah, quelle catastrophe si Trump est élu ! ». Incrédule, vous n’aurez d’autre choix que de faire semblant d’acquiescer.
Après plusieurs jours à entendre cette lessiveuse, un petit sentiment étrange vous percera le cœur. Cette impression de déjà-vu. Cet agacement et ce réflexe qui vous feront douter. Vous finirez par lâcher devant vos bons collègues de travail : « Quand même, Trump n’est pas si horrible qu’on le dépeint, non ? »
La majorité vous tombera dessus. Vous vous sentirez un peu seul, mais cela vous renforcera dans votre conviction de ne pas rester influencé par tout ce que vous entendez du matin au soir. Mais sans en être vraiment sûr. Puis un ou deux de vos collègues qui n’avaient pas pris la parole viendront vous voir discrètement en fin de journée : « Tu sais, je pense comme toi ».
Ce sentiment de marginalité doublé à un esprit de résistance vous rappellera enfin ce qui vous trottait dans la tête et que vous n’arriverez pas à formuler : avec Le Pen, Zemmour et les autres, ils ont fait la même chose.
C’est pour cela qu’il faut défendre Trump. La presse mainstream est à 95 % derrière Harris, et l’ex-président est diabolisé à outrance. Même à droite, peu osent le défendre. On en vient à entendre des responsables politiques du camp national se ranger du côté de la gauche américaine par peur d’être jetés à la vindicte, sans comprendre que laisser Trump se faire ainsi laminer, c’est semer les graines de notre propre supplice.
Nous, chez Frontières, on n’a pas aimé cette unanimité. On se souvient des larmes de Quotidien en 2016. On s’est rappelé nos quelques amis dissidents qui pourtant n’aiment pas les Américains et qui nous ont rejoints un 4 novembre au soir, bières à la main, en espérant que tout ce camp prenne une raclée, sans pour autant attendre du candidat républicain un quelconque changement majeur.
On a donc décidé de vous raconter une autre histoire que celle que vous racontent déjà Le Monde, Libération et Mediapart. Dans ce numéro, nous vous emmenons sur place à la frontière mexicaine pour traiter du sujet majeur de l’immigration, à Butler sur les lieux de la tentative d’attentat ou encore auprès de Donald Trump lors de la Convention républicaine. Ces histoires, vous pourrez les raconter à votre voisin. Et lui dire que, peut-être, si Trump fait son grand retour, c’est bien pour une raison.
Une fois passées les élections, retour aux affaires nationales. Une autre propagande sera peut-être passée, ou pas, celle du sauveur Michel Barnier, le « Joe Biden français ».
France Inter aura certainement eu le temps de nous vouer aux gémonies pour avoir osé équilibrer le discours, mais on pourra dire qu’on ne leur aura pas accordé une énième victoire médiatico-culturelle aussi facilement.
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1 commentaire
Bitter red pill
Étant abonné de la première heure je ne peut que vous rejoindre sur ce constat. Que l’on veuille ou nous notre destin est lié aux USA.
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