Enquêtes
« La Haine du blanc » : La misère blanche [1/3]
SÉRIE AFRIQUE DU SUD (1/3) – En Afrique du Sud, la communauté blanche est menacée. Là-bas, les lois raciales et l’insécurité permanente font vivre à ces blancs un nouvel apartheid dont personne ne parle, aux cris de « Kill the Boers ». Pour eux, la seule chance de survie est la communauté.
Dans le cadre de notre enquête sur le racisme anti-blanc en Afrique du Sud, une partie de l’équipe de Frontières a parcouru la “nation arc-en-ciel” afin de mettre en avant un racisme dont personne ne parle, celui contre les blancs.
Munsieville
J’avais déjà entendu parler de ces immenses bidonvilles de blancs en Afrique du Sud, mais sans vraiment y croire ni sans savoir s’ils existaient encore. Savoir exactement où les trouver n’a pas été une mince affaire, vu le peu de médias qui en parlent avec précision. À peine arrivé à Johannesburg depuis Paris, je souhaitais absolument m’y rendre pour tenter de comprendre ce qu’il se passe réellement ici.
Le bidonville de Munsieville est sans doute l’un des lieux qui demeureront toujours dans ma mémoire. Pour y parvenir, il a d’abord fallu traverser près d’un kilomètre d’un bidonville dédié aux noirs, dans des rues malpropres et d’apparence dangereuse. Des regards cinglants nous faisaient comprendre que nous n’étions pas les bienvenus, jusqu’à ce qu’on parvienne à une sorte de checkpoint improvisé marquant le début de la zone mixte, celle où sont rassemblés blancs et noirs.
Quand on y entre, c’est évidemment la misère qui frappe les yeux. Comme dans n’importe quel bidonville pourrait-on arguer. On y retrouve les mêmes habitations de tôle ondulée, de bric et de broc, ces tristes clôtures de planches et de fer enserrant un « jardin » de quelques mètres carrés. On y retrouve ces mêmes hères marchant à travers les sentiers, la misère est partout. On y est soit en surpoids, soit rachitique ; et dans quelques milliers de mètres carrés vivent quelques milliers d’âmes ne possédant ni intimité, ni espace, ni richesse. Munsieville est comme un débarras humain : ceux qui sont rejetés ou qui ont tout perdu y échouent, naufragés d’une société sud-africaine dans laquelle la pauvreté augmente sans cesse, entraînant avec elle ses cohortes de miséreux
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