Antisémitisme : l’intrigante visite de Yassine Belattar à l’Élysée

Retour à l’Élysée pour Yassine Belattar qui demeure perçu par le palais de la République comme un indicateur majeur reflétant une part de l’opinion publique, particulièrement dans ce contexte de tensions liées au conflit au Proche-Orient.

Malgré sa condamnation pour des menaces de mort, l’animateur et humoriste controversé, avait orchestré l’événement de présentation de la stratégie d’Emmanuel Macron pour la banlieue en 2018. Cette journée avait été marquée par la mise de côté du rapport présenté par Jean-Louis Borloo. Rebelote pour l’humoriste militant, d’après une information du journal l’express, Yassine Belattar a été reçu par deux conseillers d’Emmanuel Macron, Bruno Roger-Petit, ancien journaliste devenu conseiller mémoire, et Frédéric Rose, conseiller intérieur et sécurité, quelques jours avant la grande marche contre l’antisémitisme du 12 novembre. L’absence d’Emmanuel Macron à la manifestation contre l’antisémitisme a-t-elle été motivée par cette discrète rencontre ?

Yassine Belattar, porte-parole des banlieues islamisées ?

Les deux conseillers, sollicités par Le Figaro, n’ont pas souhaité commenter cette venue. Néanmoins, un participant à cette rencontre, décrit Yassine Belattar comme un « thermomètre » et une « personne-ressource », soulignant qu’il fait partie de ces sociologues capables d’alerter sur l’état d’esprit d’une partie de la société.

D’après certains proches de la Macronie, si Yassine Belattar est reçu de nouveau à l’Élysée, c’est en raison de son « irréprochabilité ». Il aurait lancé aux conseillers du Président, selon les informations de nos confrères de valeurs actuelles, une mise en garde. L’humoriste a prévenu et a appelé à ne pas commettre l’erreur fatale qui pourrait donner aux quartiers des raisons de s’enflammer.

Un humoriste très controversé

Cependant, Yassine Belattar a fait l’objet de nombreuses critiques concernant son implication dans le traitement du conflit Israël-Hamas. Depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, Yassine Belattar a exprimé à plusieurs reprises ses opinions sur les réseaux sociaux, critiquant notamment le traitement médiatique du conflit dans la bande de Gaza. Avant la marche contre l’antisémitisme, il a expliqué son absence par la présence de « l’extrême droite », exprimant son soutien à la communauté juive tout en défendant le peuple palestinien. L’humoriste militant avait néanmoins accepté de défiler à la marche contre l’islamophobie. Il avait débattu sur CNews face à Éric Zemmour, un débat sur l’assimilation est l’islam devenu viral.

Condamné le 18 septembre 2023 par le tribunal correctionnel de Paris à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour des menaces de mort, il avait dû quitter son poste d’animateur sur Radio Nova. Emmanuel Macron l’avait auparavant nommé au Conseil présidentiel des villes en 2018, mais Y. Belattar avait démissionné l’année suivante à la suite de propos jugés défavorables sur le voile islamique tenus par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale.