Société
Un mineur décédé et quatre autres blessés après la fusillade à Poitiers
Une fusillade dramatique a éclaté aux Couronneries, quartier sensible de Poitiers, entraînant la mort d’un mineur et quatre autres blessés graves.
Une fusillade a éclaté dans le quartier des Couronneries, à Poitiers, jeudi 31 octobre aux alentours de 23 heures, faisant cinq blessés dont un mineur gravement touché, qui est décédé ce samedi. Ce quartier prioritaire de Poitiers, marqué par des tensions liées au trafic de stupéfiants, a été le théâtre de cette tragédie survenue près du restaurant de burger « l’Otentik », place Coimbra.
Cinq personnes blessées, un mineur entre la vie et la mort
L’incident s’est produit devant un restaurant kebab où les forces de l’ordre sont intervenues après des coups de feu signalés vers 22h45. Sur place, un jeune de 15 ans a été retrouvé grièvement blessé, touché à la tête. Transporté en urgence absolue, son état était critique, et le jeune garçon est malheureusement décédé ce samedi, selon le procureur de Poitiers et les informations du Figaro.
D’autres victimes, également des adolescents, ont été touchées dans cette fusillade. Un jeune de 16 ans a été blessé à l’épaule, tandis qu’un autre de 15 ans a reçu une balle à la cheville. Tous deux ont été pris en charge par les secours. Deux autres victimes de 16 ans, plus légèrement atteintes au cuir chevelu et à un pied, se sont rendues d’elles-mêmes à l’hôpital. Selon le parquet, onze douilles provenant d’une arme semi-automatique de type .22 long rifle ont été retrouvées sur place.
Une rixe impliquant 50 à 60 personnes en banlieue de Poitiers
Selon les informations du ministre de l’Intérieur, la fusillade a été suivie d’une rixe entre bandes rivales, entraînant la participation d’environ 50 à 60 personnes. Des témoins et sources policières précisent que ces échauffourées ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre, qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les individus impliqués. Le calme a pu être rétabli aux alentours de 23h30 après l’arrivée de renforts de police et de gendarmerie.
Le procureur a également précisé que des témoins sur place ont été pris à partie par d’autres personnes, qui les accusaient de connaître l’identité du tireur. Peu après, les proches de la victime décédée ont tenté de localiser un individu qu’ils pensaient lié à l’agression. Ce dernier a été extrait de son domicile par des proches de la victime et amené dans un autre appartement, avant que la police n’intervienne pour mettre un terme à ce qui s’apparente à une séquestration.
Déploiement de renforts de police et condamnation des élus
Face à cette explosion de violence, des renforts de police ont été mobilisés dès vendredi, incluant des brigades de la BAC et des unités cynophiles. Le ministre de l’Intérieur a également autorisé le déploiement d’une unité de CRS, la CRS 84, qualifiée de « nouvelle génération ». Le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, a demandé aux familles de ne pas laisser les mineurs seuls le soir et a appelé les habitants au calme, soulignant l’importance de la sécurité publique dans les zones touchées par la violence.
Réactions de la mairie de Poitiers et dénonciation du « climat de violence »
La maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, a réagi vivement à ces événements, décrivant cet épisode comme un « nouvel épisode de violence inacceptable ». Elle a rappelé les violences urbaines de l’été 2023 qui avaient déjà secoué le quartier des Couronneries, marqué par des incidents après la mort du jeune Nahel à Paris. Le centre commercial du quartier avait été incendié à cette époque.
Selon la maire, ce nouvel incident témoigne d’une dégradation inquiétante du climat social et de la sécurité dans le quartier, situé près d’un commissariat toujours fermé. Elle a plaidé pour un renforcement des moyens de sécurité afin d’éviter de nouveaux drames dans cette zone.
Bruno Retailleau : une « mexicanisation » de la France
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pour sa part dénoncé les conséquences du trafic de drogues sur la sécurité dans les quartiers populaires, pointant du doigt les « narcoracailles » qui, selon lui, agissent sans retenue. « Ce sont des trafiquants qui utilisent les moyens les plus féroces pour régler des comptes et satisfaire leur envie de gain. Simplement, ça ne se passe pas en Amérique du Sud, mais à Rennes et Poitiers. On est à un point de bascule. On a le choix entre la mobilisation générale et la ‘mexicanisation’ du pays », a-t-il déclaré.
Cette fusillade tragique et ses suites rappellent l’urgence d’intervenir pour assurer la sécurité dans les quartiers où le trafic de drogues accentue les tensions. Tandis que les autorités tentent de rétablir le calme, les habitants de Poitiers, notamment ceux des Couronneries, sont confrontés à une violence qui les marque au quotidien.
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