« Elle n'est pas une victime » : Xavier Bertrand enjoint à la droite de « arrêter d'avoir peur du RN » et de Marine Le Pen

Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a pris position ce mercredi matin sur RTL contre les réactions de certains leaders de la droite à la condamnation de Marine Le Pen. Il estime que François Bayrou et Laurent Wauquiez, en exprimant leurs réserves sur cette décision judiciaire, font erreur en plaçant le Rassemblement national (RN) au centre de la vie politique française.

Marine Le Pen a été condamnée à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics, dans une affaire impliquant 4 millions d’euros selon Xavier Bertrand. Réagissant aux propos de François Bayrou, qui s’est dit « troublé » par ce verdict, et de Laurent Wauquiez, qui a jugé qu’interdire une élue de se présenter n’est « pas sain pour une démocratie », Xavier Bertrand a déclaré : « Ils tombent dans le piège de Marine Le Pen. Elle n’est pas une victime. » Il reproche à ces figures de la droite d’avoir « tort d’avoir peur du RN ».

Pour Xavier Bertrand, la condamnation de Marine Le Pen est une décision claire de la justice, qui « n’est pas l’ennemie de la démocratie mais un de ses piliers ». Il a rappelé que cette sanction montre des exigences fondamentales pour un candidat à la présidentielle : « la probité, l’honnêteté et l’exemplarité », ainsi que « le respect des institutions ». Il a fustigé François Bayrou pour s’être dit troublé, ajoutant : « Quel crédit accorder au Rassemblement national ? ».

Xavier Bertrand a également pointé du doigt les soutiens internationaux de Marine Le Pen, citant Jair Bolsonaro, Viktor Orbán, Elon Musk, Donald Trump et Vladimir Poutine, qu’il associe à une « internationale de l’extrême droite » ayant remis en cause des institutions démocratiques. Il a interrogé la stratégie du RN, qui a appelé à une manifestation ce dimanche : « Quelle est la prochaine étape ? Manifester devant un tribunal ? » Il a conclu en exprimant son refus de voir se reproduire un événement comparable à l’assaut du Capitole aux États-Unis.

Interrogé sur une possible rancune personnelle envers Marine Le Pen, qui aurait contribué à bloquer sa nomination à Matignon, Xavier Bertrand a balayé cette hypothèse. Il a insisté sur le rôle du président de la République, garant de l’autorité judiciaire selon l’article 64 de la Constitution, et sur l’incompatibilité des comportements du RN avec cette fonction. Pour lui, cette affaire révèle « le véritable visage de l’extrême droite ».

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