Inéligibilité de Marine Le Pen : Emmanuel Macron rappelle que la justice est « indépendante » et que les « magistrats doivent être protégés »

Deux jours après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, Emmanuel Macron s’est exprimé lors du Conseil des ministres du mercredi 2 avril. Le président de la République a tenu à rappeler que la justice est « indépendante », les « magistrats doivent être protégés » et « tous les justiciables ont droit à un recours ».

Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national, a été condamnée à une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme, assortie de cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat. Cette décision, rendue publique le 31 mars dernier, compromet sérieusement ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2027. Néanmoins, la justice a indiqué mardi soir qu’un nouveau procès en appel pourrait être organisé dans des délais laissant une possibilité, bien que ténue, pour une éventuelle candidature.

Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a évité de commenter directement le jugement, préférant réaffirmer des principes démocratiques. Selon Sophie Primas, il a souligné trois points essentiels. Premièrement, « la justice est indépendante et prend ses décisions en toute indépendance », un pilier à respecter dans une démocratie.

Deuxièmement, il a dénoncé les menaces pesant sur les magistrats, un sujet brûlant alors que la présidente du tribunal ayant prononcé la condamnation est désormais sous protection. Enfin, il a rappelé que « le droit est le même pour tout le monde », chaque citoyen ayant droit à une justice équitable.

Le Premier ministre François Bayrou a également pris position. Lundi, il s’était dit « troublé » par la condamnation, selon son entourage. Mais dès le lendemain, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, il a affiché un soutien clair aux magistrats. « Les magistrats doivent être protégés dans l’exercice de leurs missions », a-t-il déclaré, estimant légitime de leur apporter un « soutien inconditionnel ». Mercredi, lors d’une nouvelle séance retransmise par LCP, il a insisté : « La décision des magistrats, la personne-même des magistrats, doivent être soutenues de toutes les manières », appelant à une solidarité unanime.

Face à la montée des attaques contre les magistrats, certains témoins parlent d’une « digue qui a sauté », dans une affaire politico-judiciaire qui alimente les débats, alors que l’exécutif défend bec et ongles l’institution judiciaire.

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