Société
[Frontières sur place] Dans la Drôme, le marché paysan aux abords de l’A7
Frontières s’est rendu au marché paysan qui s’est tenu aujourd’hui dans la Drôme, véritable oasis de convivialité à la portée symbolique immense : contre les traités de libre échange qui les accablent et les règlements qui dénaturent leur travail, les agriculteurs vous offrent encore, à deux pas de l’A7, les produits de leur terroir – à déguster sans mondialisation.
Il devient plus iconique avec chaque jour qui passe. Aujourd’hui, le marché paysan a posé ses étalages du côté d’Albon dans la Drôme, juste à côté de l’A7 qui n’est pas encore bloquée. Après les blocages de Bruxelles, de Paris, l’instant est à l’échange, pour sensibiliser toutes les classes et tous les milieux à la cause agricole.
La terre à portée de main
Les cagettes entières de pommes de terre, de fruits, des étalages de tous les styles se déversent sur les abords de l’autoroute, où les gens s’arrêtent parfois, curieux ou déjà très intéressés par les produits de qualité qui s’y trouve, et par les liens humains qui s’y tissent, car pour une fois, l’agriculteur est là pour présenter le fruit de son travail.
Parfois, ils ont désigné un collègue pour porter leurs produits au marché paysan. Nous croisons ainsi Coralie, ouvrière agricole, qui nous présente son stand : « Pommes et poires, ça vient de la maison… Celles-ci : c’est un collègue… » Et toujours avec le sourire.
« Pommes, poires, ça vient de la maison »
👉 Coralie, ouvrière agricole, nous présente son stand au marché paysan organisé dans la Drôme. pic.twitter.com/J83Pfd0Vfc
— Frontières (@Frontieresmedia) November 30, 2024
« …Quant au gouvernement, il est temps qu’il se mette au travail »
Rapidement, nous avons l’occasion d’interroger Thierry Seneclauze, déjà figure des actions paysannes de janvier dernier. L’esprit est toujours ardent, mais le constat est amer : « Depuis les contestations de janvier, en dix mois, rien n’a changé ! La trésorerie s’est aggravée au contraire. On nous parle beaucoup du MERCOSUR, mais dans les grandes surfaces il y a déjà beaucoup de produits venant d’Amérique du Sud, ou même de Centrafrique ou d’ailleurs. » Si l’on doutait du fait que le problème ne date pas d’hier, il est là pour nous le rappeler.
Son but ? « On réitère un rassemblement des agriculteurs avec ce marché paysan. Nous souhaitons que les gens se déplacent pour nous rencontrer afin que l’on puisse échanger avec eux. Quant au gouvernement, il est temps qu’il se mette au travail ».
« Rien n’a changé depuis les contestations de janvier. La trésorerie s’est aggravée au contraire. On parle du MERCOSUR, mais dans les grandes surfaces il y a déjà beaucoup de produits venant d’Amérique du Sud. »
👉 @TSeneclauze26 au micro de Frontières dans la Drôme. pic.twitter.com/E4CLrJI7CI
— Frontières (@Frontieresmedia) November 30, 2024
Foi d’élue
On rencontre Céline Porquet, conseillère régionale AURA du Rassemblement national, qui réitère, elle, son attachement aux agriculteurs : « C’est important de les soutenir, ils nourrissent nos familles. C’est pour ça que le RN a toujours été proche des agriculteurs : nous savons qui ils sont. » Elle ajoute : « Vraiment, l’agriculture fait partie de notre patrimoine, c’est un vecteur de fierté nationale. »
« L’agriculture fait partie de notre patrimoine, c’est un vecteur de fierté nationale. Il est important de les soutenir, ils nourrissent nos familles. Le RN a toujours été proche des agriculteurs »
👉 @PORQUETCeline, conseillère régionale AURA du RN, pour Frontières. pic.twitter.com/O8VcQrn9Kv
— Frontières (@Frontieresmedia) November 30, 2024
Autour de nous, l’ambiance est franchement conviviale, entre barbecue et pommes de terre servis avec chaleur.
C’est l’heure de manger du côté de la Drôme avec les agriculteurs ! Un barbecue est en cours. Ambiance conviviale, comme toujours ! @Frontieresmedia pic.twitter.com/DqwzhVHCJY
— David Alaime (@DavidAlaime) November 30, 2024
Vient enfin Corentin, agriculteur, qui essaye tant bien que mal de rester optimiste, dans un contexte où tout pousse à baisser les bras : car « En 10 mois, le gouvernement a mis en place des mesurettes, qui ont vendues comme de grandes mesures. On a évité la taxation du GNR, mais à la place on a une taxe écologique a été mise en place au litre pour ce même GNR. Au mieux, on n’a rien gagné, on aurait juste évité de perdre encore plus ! ». Mais comme beaucoup des agriculteurs présents, le sourire ne le quitte pas pour cela ; d’autant que tout reste à faire.
« En 10 mois, le gouvernement a mis en place des mesurettes, qui ont vendues comme de grandes mesures. On a évité la taxation du GNR, mais à la place une taxe écologique a été mise en place au litre pour ce même GNR. »
👉 Corentin, agriculteur, au micro de Frontières. pic.twitter.com/aKuTHmDriv
— Frontières (@Frontieresmedia) November 30, 2024
Demain encore, Bloquages à venir
Si tout se passe comme prévu, le marché devrait subsister encore au moins demain, et permettre aux retardataires d’en rencontrer les piliers – et leur gastronomie.
Mais la manifestation dans son ensemble est loin de s’arrêter, là, bien au contraire : sur ce point, Thierry est optimiste : « Il se peut bien que d’ici le début de semaine l’A7 soit totalement paralysée ». De quoi rendre leur présence difficilement évitable pour les pouvoirs publics.
« Il se peut bien que d’ici le début de semaine l’A7 soit totalement paralysée »
🚨 L’agriculteur Thierry Sénéclauze m’annonce que le blocage de l’autoroute A7 est programmé. @Frontieresmedia pic.twitter.com/BzpzeY2O8q
— David Alaime (@DavidAlaime) November 30, 2024
A lire aussi : Colère des agriculteurs : la FNSEA appelle à une mobilisation nationale les 9 et 10 décembre
Aucun commentaire
Loading