Société
Crépol : « un blackout » de l’exécutif concernant les prénoms des suspects
Après l’attaque de Crépol, des consignes auraient été passées pour imposer “un blackout total” concernant les prénoms des suspects. « S’ils s’appelaient Patrick, Roger ou David, on le saurait déjà » note un gendarme.
Après l’attaque d’une salle des fêtes à Crépol dans la Drôme par des jeunes de cité, une question reste toujours non élucidée : qui sont les assaillants qui ont blessé plusieurs personnes et tué le jeune Thomas, 16 ans à l’arme blanche ?
Pour certains, le motif de racisme anti-blanc laisse peu de doutes sur le type d’individus responsable de cette attaque. La droite demande la divulgation des noms des responsables de cette attaque, l’exécutif semble gêné à l’idée de les divulguer.
D’après une source ministérielle, mercredi matin, en marge du Conseil des ministres, Gérald Darmanin aurait montré à l’un de ses collègues les noms des suspects placés en garde à vue la veille après l’attaque au couteau à Crépol. « Ils sont français, mais pas un seul n’a un nom à consonance française »., confie ce ministre en soupirant. « Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays… Cette affaire traumatise légitimement nos compatriotes. Il faut remettre des règles et de l’ordre, sinon le pays partira à vau-l’eau » ajoute-t-il.
Des consignes ont été passées pour imposer « un blackout total », indiquent des sources sécuritaires à nos confrères de Valeurs Actuelles. Les chefs de la gendarmerie ne communiquent rien, même à leurs adjoints. « Sur les prénoms des suspects, les gendarmes ont tout bloqué entre eux. Tôt ou tard, ils devront donner les infos », confie une source policière. « En même temps, ça veut dire que ce sont des Maghrébins, traduit une source policière. S’ils s’appelaient Patrick, Roger ou David, on le saurait déjà ».
🔴 Attaque de #Crepol : des consignes ont été passées pour imposer “un blackout total”, indiquent des sources sécuritaires à @Valeurs.
Les chefs de la gendarmerie ne communiquent rien, même à leurs adjoints. Sur les prénoms des suspects, les gendarmes ont tout bloqué entre eux.…
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) November 23, 2023
Le « en même temps » de la majorité dans l’affaire Crépol
Une fois encore, le pouvoir exécutif renvoie l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser. À droite, le Rassemblement national, Reconquête et Les Républicains se sont tout de suite emparés de cette affaire pour faire la lumière sur ce drame et mettre en avant leurs diagnostics et les solutions qui sont les leurs pour que plus jamais ne se reproduise un tel drame. Ainsi, Marine le Pen a dénoncé une « razzia », Éric Ciotti l’œuvre de « racailles » et Marion Maréchal une « guerre ethnique ». La gauche quant à elle s’est montrée discrète et dans le camp d’Emmanuel Macron, on peine encore à trouver une ligne claire.
« Ça s’appelle l’ensauvagement », assène dès lundi Gérald Darmanin sur France 5. Mais dès le lendemain Olivier Véran revient sur le terme. « Ça prend plus d’un mot pour pouvoir dire les choses », lance le porte-parole du gouvernement, en dénonçant une « polémique politicienne » alimentée par la droite et « l’extrême droite », accusées d’« exploiter » politiquement ce drame. Même son de cloche du côté du ministre de la Justice qui accuse à l’Assemblée nationale l’opposition droitière de « récupération politique ». De même pour Élisabeth Borne qui a déclaré « utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité et de respect pour les victimes ».
Pour rappel, le nombre d’homicides est à la hausse depuis 2017 et s’est notablement accéléré depuis la fin des confinements, selon le ministère de l’Intérieur. Mais le camp présidentiel peine toujours à s’accorder sur le simple plan sémantique. Dans un récent sondage, l’opposition de droite semble gagnante en ce qui concerne la sécurité.
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1 commentaire
Patrick Jobart
J’ai du mal à comprendre la stratégie (s’il y en a une) du gouvernement. Parce que maintenant nous savons non seulement les noms de ces petits anges supporters anglais, mais nous savons aussi que nos “élites” ne voulaient pas que nous sachions…
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