Politique
Sébastien Chenu « Nous allons nous opposer à ce budget »
Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du Rassemblement National était ce matin l’invité de notre Interview Frontale.
Le vice-président du Rassemblement National Sébastien Chenu était invité de notre matinale ce mercredi 16 octobre. Interrogé par notre reporter Jordan Florentin, le député du Nord a notamment évoqué l’examen du budget à l’Assemblée Nationale et le projet d’une nouvelle loi immigration, évoquée par Michel Barnier.
Jordan Florentin : Est-ce que le Rassemblement National se dirige vers une motion de censure concernant le programme budgétaire de Michel Barnier ?
Sébastien Chenu : Ce que Michel Barnier nous propose est à l’inverse de ce que nous sommes en droit d’attendre. C’est-à-dire qu’il s’agit de 70 % de taxes, de fiscalité, de matraquage et 30 % d’économie. Pour trouver un chemin raisonnable, il aurait fallu faire exactement l’inverse. Il y a deux fois plus de hausse d’impôt que d’économie, deux fois plus d’efforts demandés aux Français, que ce soit les ménages ou les entreprises, que d’économie fait sur l’immigration, le train de vie de l’État, la contribution à l’Union européenne, le millefeuille administratif, la fraude, sur tous ces sujets-là, rien, il n’y a pas d’économie qui est réalisée. Mais en revanche, on demande encore une fois aux Français de se serrer la ceinture. Alors que de l’autre côté, on laisse augmenter de 100 millions d’euros l’AME, même si j’ai cru comprendre depuis hier soir que le gouvernement faisait marche arrière.
Nous allons nous opposer à ce budget, même si nous allons d’abord essayer de l’amender. J’ai quand même vu qu’à partir du moment où on a monté le ton sur les 100 millions d’euros supplémentaires pour l’AME, le gouvernement, hier, les a gelés. Sur le train de vie de l’État, l’Élysée, l’Assemblée, le Sénat, cela s’est immédiatement calmé.
La suppression de l’impôt sur le revenu pour les jeunes de moins de 30 ans n’est plus dans votre contre-budget, pour quelles raisons ?
Cette suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans est toujours dans le projet présidentiel. Elle devra être financée sur un plus long terme, mais elle demeure dans notre programme. Actuellement, il y a une urgence, elle est à notre porte. Si on ne peut plus construire un budget qui montre des signes très forts pour revenir dans les clous, alors les marchés ne suivront plus. Les taux d’intérêt vont augmenter et ce sera extrêmement difficile pour la France de demain de payer ses fonctionnaires, d’investir.
Il y a des urgences. Quinze milliards d’économies, nous, nous expliquons comment les financer. Je ne vais pas spoiler le collègue Tanguy qui va les présenter ce matin. Mais vous verrez qu’il y a à la fois des réformes que nous connaissons déjà, la lutte contre la fraude, la contribution à l’Union européenne, l’immigration. La taxe sur le rachat d’actions est dans les tuyaux depuis longtemps, le gouvernement n’a jamais voulu la mettre en œuvre alors que nous l’avons proposé. Il y a plusieurs leviers, la fiscalité, les économies et la capacité à redonner du pouvoir d’achat aux Français. Parce que lorsque vous redonnez du pouvoir d’achat aux Français, ils consomment davantage.
Bruno Retailleau a suggéré une nouvelle loi immigration. Êtes-vous d’accord avec ce projet ?
Le Conseil constitutionnel, la dernière fois, a détricoté la petite loi Darmanin, qui a de petits effets, mais que nous avions voté. Car nous nous sommes dits, même si c’est un petit pas, on y va. Mais elle avait été détricotée, non pas sur le fond, mais du fait que ce soit identifié comme un cavalier législatif. Là, ce n’est pas du tout le cas, il s’agirait d’un projet de loi gouvernementale ou une proposition de loi, peut-être parlementaire, je ne sais pas encore. Mais si le Conseil constitutionnel venait à détricoter sur le fond cette nouvelle loi immigration, on verrait finalement le Conseil constitutionnel comme un empêcheur de mener une politique. Donc, oui, il faut une nouvelle loi immigration. Il faut aller plus loin, et pas uniquement sur les délais de rétention. Par exemple, sur les délais de rétention, qui sont aujourd’hui de 90 jours, on peut passer à 120, 130, 200, 210 jours.
Cela va coûter encore plus cher, il faut le noter, cela correspond à 600 euros par jour par détenu. C’est la première des choses, la deuxième chose, il faut un moratoire, évidemment, sur le regroupement familial, sur les naturalisations. Il faut stopper tout ça et je pense qu’il faut inscrire à un moment les choses dans la loi. Je pense qu’il faut aller beaucoup plus loin, comme le délit de séjour irrégulier.
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Une matinale à retrouver sur ce lien : Frontières – la matinale du 16 octobre
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