Politique
Rachida Dati : une nomination qui fait beaucoup parler
Éloges, railleries, accusations de traitrise, la nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture n’est pas passée inaperçue. L’ancienne ministre sarkozyste rend déjà fou le très à gauche monde de la culture.
Personne ne l’attendait, encore moins au ministère de la Culture. La nomination de Rachida Dati dans le gouvernement de l’ancien militant socialiste Gabriel Attal a beaucoup surpris.
La rumeur est sortie quelques heures avant l’annonce officielle du nouveau gouvernement de Gabriel Attal. À 19h30 les rumeurs se sont transformées en certitude. Le nouveau gouvernement ne fait pas rêver, on prend les mêmes (ou presque) et on recommence. Seul un nom retient l’attention des commentateurs et « intellectuels », celui de la populaire maire du VIIᵉ arrondissement de Paris, Rachida Dati. Alors qu’elle s’était illustrée comme étant la tata flingueuse des Républicains après la défaite de son parti aux élections présidentielles, l’ancienne garde des sceaux de Nicolas Sarkozy semblait quasiment effacée de la vie politique. La voilà ressuscitée, le nom Dati est sur toutes les bouches.
« Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser ». Voilà les vœux de l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo. Le duo, ou plutôt le duel, Dati-Hidalgo, n’a pas attendu longtemps avant de faire parler de lui. Avant même l’annonce officielle de sa nomination, la maire de Paris publiait sur Instagram, et non X (ex-Twitter) plateforme qu’elle avait quittée, bouleversant ainsi la vie politique française et les actions de X… Le Conseil de Paris où siégeait Rachida Dati, risque d’être beaucoup moins animé depuis l’arrivée de l’ancienne sarkozyste rue de Valois.
Dati : la tata flingueuse affole LR et le monde de la culture
Après l’épisode Hidalgo, c’est au tour du monde de la culture de paniquer. De nombreuses personnalités ont critiqué cette nomination surprise. Passer d’une ministre promouvant une meilleure représentation de « la diversité sociale et géographique dans les métiers de la culture » et luttant contre une fantasmée extrême droite, à une ancienne sarkozyste, en effet, ça change.
La droite n’a pas attendu non plus pour dire ce qu’elle pensait de la nomination de Rachida Dati. S’il a immédiatement annoncé son exclusion des Républicains, Éric Ciotti a tout de même « regretté » ce départ. Invité de France Inter, L’eurodéputé François-Xavier Bellamy, probable tête de liste du parti pour les élections européennes, s’est montré plus fracassant. « Éric Ciotti a eu tout fait raison, il ne fait que tirer les conséquences du choix de Rachida Dati », avant d’ajouter : « Moi, je pense du macronisme la même chose que Rachida Dati avant qu’elle ne reçoive un coup de fil hier. C’est-à-dire que le macronisme, c’est la contradiction permanente qui se dissimule derrière le “en même temps” et qui emmène la France dans le mur. »
Le conseil de Paris dans l’embarras
Une question reste sans réponse. Que vont faire les élus du groupe changer Paris — groupe dirigé par Rachida Dati — au Conseil de Paris ? En effet, Les Échos ont évoqué l’existence d’un accord entre Emmanuel Macron et la nouvelle ministre de la Culture en vue des élections municipales de 2026 à Paris, ville depuis bien trop longtemps socialiste. Rachida Dati, devrait être la candidate macroniste pour Paris en 2026. Même si certains élus LR tentent d’excuser la décision de leur ancienne collègue, la nouvelle ministre de la rue de Valois semble avoir déçu sa famille politique.
Même auprès de la macronie ce petit arrangement est loin de faire l’unanimité. Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris, proche d’Édouard Philippe et candidat déclaré aux municipales, a dénoncé « un problème éthique, un problème de transparence, quand on aime Paris, on ne l’abandonne pas pour une mission ministérielle ». Enfin, plus surprenant, la très gauchiste conseillère EELV Alice Coffin a déclaré avoir « pas mal de très bonnes raisons d’avoir des attentes quant à la présence de Rachida Dati au sein de ce gouvernement ». Comme quoi, Rachida Dati n’a jamais fini de nous surprendre.
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