« Plus Mélenchon crie, moins on l’entend », Olivier Faure marque la rupture avec LFI

Ce mercredi 11 décembre sur le plateau de BFMTV, le Premier secrétaire du Parti Socialiste (PS), Olivier Faure, a exprimé son souhait de voir un Premier ministre issu de la gauche et a fermé la porte à l’hypothèse d’une nomination de François Bayrou à Matignon. Pour lui, le président du MoDem incarnerait une forme de « continuité » avec la macronie et un tel choix ne répondrait pas aux aspirations du Parti socialiste. Il a ainsi ouvert la possibilité de nommer un Premier ministre venant soit du PS, soit des écologistes, mais sans exclure des personnalités extérieures à cette coalition.

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Réunion à l’Élysée: Olivier Faure juge que LFI “donne le sentiment d’être à côté de l’aventure” et “affaiblit la gauche”https://t.co/X1CxJSh1gh pic.twitter.com/U5V969EKzX

— BFMTV (@BFMTV) December 11, 2024

Olivier Faure a également insisté sur la nécessité de respecter les résultats des élections législatives où la gauche, bien qu’ayant l’avantage, n’a pas réussi à obtenir une majorité absolue. Il a souligné la nécessité de privilégier la quête de compromis pour surmonter la crise politique actuelle, rejetant la stratégie du « non » systématique, qu’il juge trop omniprésente au sein de certains courants de la gauche, notamment LFI.

LFI : Une « politique de la chaise vide »

Olivier Faure a acté une rupture nette avec LFI, qu’il accuse de fragiliser la gauche en refusant d’engager des discussions. Après avoir été sévèrement critiqué par Jean-Luc Mélenchon pour sa présence à l’Élysée aux côtés d’autres partis, le ténor socialiste a déclaré que LFI donnait « le sentiment d’être à côté de l’aventure ». Selon lui, cette attitude affaiblit la gauche et bloque tout progrès politique. Il a ainsi lancé un appel à l’unité de toutes les forces de gauche en se distanciant clairement des méthodes de LFI, notamment sur la déstabilisation continue du pouvoir en place.

Pour sortir de la crise, Olivier Faure a souligné qu’il fallait un Premier ministre qui sache travailler à des compromis au sein du Parlement, sans recourir au 49.3. Le PS, selon lui, est prêt à prendre ses responsabilités et à engager des discussions, même avec des partis extérieurs au Nouveau Front populaire.

Le soutien de Manuel Bompard à LFI

Face à la diatribe du leader socialiste, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a réagi avec vigueur, rejetant l’idée d’une « grande coalition » avec les macronistes ou la droite. Il a accusé Olivier Faure et les autres partis de jouer le jeu de Macron. Il a réaffirmé que LFI, de son côté, ne renoncerait pas à une opposition ferme. Pour lui, la solution passe inexorablement par la pression sur Emmanuel Macron pour qu’il respecte la Constitution et nomme un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire.

La situation politique demeure dans une impasse, avec des divergences de plus en plus marquées au sein de la gauche. Si les socialistes sont prêts à dialoguer, LFI reste sur une ligne dure, excluant toute forme de compromis. En attendant, la nomination du nouveau Premier ministre devrait intervenir dans les 48 heures, mais elle semble loin de mettre fin à la crise qui secoue le gouvernement.

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