Politique
Nouvelle-Calédonie : généalogie d’un échec
Les tensions extrêmes en Nouvelle-Calédonie ne datent pas d’hier et sont le résultat de plus d’un demi-siècle d’erreurs de la part de l’État français. Autopsie d’une faillite de plus.
Depuis des mois, la situation était sensible en Nouvelle -Calédonie, à tel point que bon nombre d’experts avaient mis en garde sur un risque accru de tensions. Toutefois, la situation sur « le Caillou », résultant de l’imbrication de dynamiques historiques, politiques, sociales et économiques, s’est brusquement détériorée avant-hier, si bien que le Haut-commissaire de la République (équivalent du préfet dans le territoire) a averti d’un risque de « guerre civile » et que le président de la République a convoqué un conseil de Défense. Si Emmanuel Macron est directement responsable de l’actuel chaos, il convient toutefois de faire appel à l’histoire pour comprendre la longue et particulière histoire de ce territoire.
Une conquête de longue date
La Nouvelle-Calédonie, ou Kanaky selon les indépendantistes, est un territoire d’une superficie de 18 573 km² (soit près de deux fois la taille de la Corse) situé dans l’océan Pacifique, entre la Nouvelle-Zélande et la Papouasie Nouvelle-Guinée. Son riche sous-sol détiendrait près du tiers des ressources mondiales en nickel, un matériau critique à l’heure des nouvelles technologiques. Peuplée de près de 271 000 habitants, soit l’équivalent d’une grande ville comme Bordeaux, elle est l’un des rares territoires de la République au statut ambigu, résultant de nombreux compromis institutionnels, témoignage d’une histoire complexe.
Entrée en 1853 sous le giron français en tant que colonie pénitentiaire, soit 23 ans après l’Algérie mais 7 ans avant la Savoie et Nice et 9 ans avant le Vietnam, la Nouvelle-Calédonie n’est à l’origine que l’un des nombreux territoires de l’empire colonial français qui se développe alors. Jusqu’en 1931, elle est ainsi le lieu des déportations qui sévissent en métropole et frappent le plus souvent les criminels endurcis autant que les condamnés
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