Politique
Estimations de second tour des législatives : Macron désavoué, une majorité difficilement absolue pour le RN
À l’heure actuelle les résultats nationaux sont sans appel : avec 37 circonscriptions remportées au premier tour et 34% des suffrages, le ciel français est bleu marine ; mais la fenêtre de tir pour obtenir une majorité absolue (289 sièges) reste extrêmement fine.
Un premier résultat historique : plus de 66% de participation, soit 20% de plus qu’aux dernières. Entre l’urgence de faire barrage pour certains, et l’urgence de se débarrasser du pouvoir en place et de la coalition des gauches pour d’autres, les Français n’ont pas boudé les urnes. Et ce, avec un ou deux bulletins en main, puisqu’on dénombre plus de deux millions de demandes de procurations, dissolution surprise oblige : un record.
Lorsque les Français se donnent Le Pen d’aller voter
La coalition Le Pen-Ciotti confirme son avance : elle domine avec 33 % des voix nationales, contre 28 % pour le Nouveau Front populaire et seulement 20 % pour la Majorité présidentielle. LR seuls n’atteignent pas les 7 %.
De plus se sont déjà 37 députés élus à la majorité stricte au RN ; parmi eux Marine Le Pen, Laure Lavalette ou encore Julien Odoul. C’est 5 de plus que l’union de gauche, qui rafle 32 sièges d’un coup, dont 23 dans la seule région parisienne. Le parti présidentiel n’obtient que deux sièges assurés.
Les estimations de sièges : le RN sur le fil du pouvoir
Les estimations sont à consommer avec modérations : même la palette de résultats estimés, déjà large, peut être erronée du fait des désistements en cas de triangulaires ou encore des reports de voix incertains de la part des électeurs. Cela étant dit, voyons ce qu’il en retourne.
D’après une estimation France Info, relativement similaire aux autres, le Rassemblement national et affiliés LR pourrait obtenir entre 230 à 280 sièges dimanche prochain. En attendant les événements de la semaine, il s’agirait donc d’un succès en demi-teinte pour le parti à la flamme qui espérait une majorité absolue à offrir à Jordan Bardella, comme ticket d’entrée à Matignon. Dans le cas où les 289 ne seraient pas atteints, désigner un Premier ministre capable de satisfaire une Assemblée plus que jamais morcelée et prête à en venir aux mains sera une tâche particulièrement ardue.
Le NFP écope, LR se maintient sur la planche, Renaissance coule
Côté NFP, entre 125 à 165 sièges seraient à prévoir, dont 58 à 72 seulement pour la France insoumise, qui perdrait donc au grand minimum une douzaine de députés dans son seul parti. Le groupe lui-même, anciennement à 131 sièges, pourrait ne pas rétrécir grâce à l’alliance des tendances de gauche les plus contraires, tricotée pour faire face à « la haine » de l’extrême droite.
Les Républicains non-alignés pourraient de leur côté espérer entre 41 et 61 sièges, soit plus que les Républicains ralliés au RN (26 à 36), même si le second tour peut encore amplement faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre. Une quarantaine d’ « autres » et « divers gauches » (régionalistes, souverainistes, frondeurs LFI exclus du NFP…) viennent compléter la liste… Avant le grand perdant de ces élections.
Car enfin le bloc centriste d’Ensemble est de loin le plus désavoué. Avec des projections entre 70 et 100 sièges, jamais un Président en exercice n’aura eu à ses ordres un groupe si famélique pour le représenter à l’Assemblée, et ce sans compter que seuls 53 à 71 députés seraient directement affiliés au parti Renaissance, le reste venant du Modem ou d’Horizons. Pour la coalition présidentielle, c’est donc un déficit d’environ 146 à 176 sièges qu’il faudra enregistrer d’ici dimanche, et autant d’ex-députés qui devront faire leur valise et, peut-être, traverser la rue pour retrouver du travail (on ne s’inquiète pas) en souhaitant le meilleur au Président Emmanuel Macron pour avoir écourté de trois ans leur séjour au Palais Bourbon.
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