Politique
Charles-Henri Gallois : « La réindustrialisation, ce n’est pas devenir la Corée du Nord »
Ancien cadre de l’UPR, Charles-Henri Gallois est aujourd’hui candidat dans la première circonscription de la Nièvre pour l’Union nationale. Dans sa ville natale de Nevers, il explique sa décision de rejoindre l’Union, priorité nationale pour « parer au plus urgent ».
Vous avez rejoint pour ces élections législatives anticipées de 2024 le Rassemblement national, comment votre investiture par le RN s’est-elle passée et comment en êtes-vous venu à rejoindre ce parti ?
Charles-Henri Gallois : Étant donné la situation politique, je me sentais obligé d’agir et de m’investir. Le paysage politique fait que nous avons le choix entre trois alternatives : la première, c’est continuer trois ans de plus avec Emmanuel Macron, ce qui serait une catastrophe puisque la macronie a montré sa nocivité, son incompétence et sa politique antisociale, entre la réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage précédente et celle qui est censée arriver. Quand j’entends les macronistes donner des leçons d’économie, il faut savoir que Bruno Le Maire et Emmanuel Macron ont fait 1000 milliards de dettes additionnelles, un record de déficit commercial (on est à plus de 160 milliards, on était à 100 milliards l’année dernière, ce sont des records historiques pour la France), c’est une pauvreté à la hausse, un pouvoir d’achat en berne et des records d’immigration avec 500 000 immigrés en plus par an, donc une catastrophe absolue. Trois ans de plus de Macron seraient évidemment mortifères, d’autant que la macronie c’est aussi la dissolution de la France dans l’Union européenne et on voit tous les projets d’élargissement de cette Union qui seraient une catastrophe pour nos compatriotes.
De l’autre côté, vous avez le prétendu « Nouveau Front populaire » qui lui a un programme complètement lunaire, d’ailleurs bien inspiré de la France insoumise, complaisant avec à la fois le Hamas et l’islamisme radical par clientélisme. Quand vous lisez leur programme, ils proposent une immigration illimitée, donc encore pire qu’Emmanuel Macron. Économiquement ils proposent quasiment la fin du droit de propriété, puisqu’ils expliquent que l’on ne doit plus expulser les locataires qui ne payent plus leur loyer. Si vous êtes locataire et rationnel, vous n’allez donc plus payer votre loyer. Ils sont aussi farouchement anti-nucléaire, ce qui serait une catastrophe pour la France et pour notre industrie, tous cela dans un programme économique absolument cataclysmique qui nous propose de raser gratis avec 300 milliards de dépenses publiques. Si Emmanuel Macron avait mis sept ans pour faire 1000 milliards quand il avait fallu cinquante ans avant lui pour atteindre un tel chiffre, le Nouveau Front populaire mettrait à peine trois ans à en faire autant, et en deux mois nous aurions le FMI aux portes de la France.
Dès lors, il me paraissait naturel d’aider le Rassemblement national et l’Union nationale de manière générale à obtenir la majorité absolue, car c’est le seul mouvement à avoir un programme de bon sens, de souveraineté nationale, qui permette de rendre du pouvoir d’achat aux Français rapidement, notamment avec la baisse de la TVA, et un parti qui va agir directement sur l’immigration et la sécurité. Donc évidemment, il fallait parer au plus urgent face à ces deux dangers et il m’a paru naturel d’un point de vue patriotique – même si je prenais beaucoup de risques à titre personnel à faire ça – de rejoindre le Rassemblement national pour ces élections et de les aider à gagner.
Vous vous êtes fait connaître comme étant une des figures appelant impérativement au « Frexit » en France ; ce n‘est pas ce que propose le Rassemblement national. Cela vous pose-t-il un problème de rejoindre un parti qui refuse votre principale revendication ?
En fait, tout le monde sait ce que je pense de l’Union européenne, tout le monde connaît mes convictions, mais j’ai envie de vous dire que ce n’est pas le sujet de cette élection. Nous ne sommes plus aux élections européennes, et il ne vous aura pas échappé que pour faire un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne, il faut l’initiative présidentielle, et Emmanuel Macron est encore président de la République. L’objectif de ces élections c’est de sauver la France, et c’est pourquoi je me suis engagé. Nous n’en sommes pas encore à ces questions-là pour le moment, et il faut parer au plus urgent. On peut avoir les mains pures en n’ayant pas de mains du tout, mais moi j’ai décidé de m’investir pour faire face aux dangers que je vous ai décrits, et je pense que le Rassemblement national a le programme le plus crédible à l’heure actuelle.
Votre marque de fabrique, c’est le sujet de la souveraineté française : est-ce que c’est un sujet que vous voudriez porter à l’Assemblée nationale, et comment ?
Bien sûr, il faut la défendre tous azimuts, d’un point de vue industriel, énergétique, migratoire… Là-dessus le RN est assez clair. Rétablir un prix national de l’électricité, ça n’a rien à voir avec les traités européens, on peut le faire du jour au lendemain, couplé à la baisse de la TVA ; on peut faire baisser les factures d’électricité de près de 40 % pour les Français. Pour les entreprises se serait un soulagement important. Le Rassemblement national est aussi pro-nucléaire depuis des années, nous pourrons relancer des centrales, ce qui serait du pain béni à la fois pour notre souveraineté énergétique et pour la réindustrialisation.
De plus le RN a toujours prôné une forme de protectionnisme économique, par rapport aux traités de libre-échange sans limites, notamment agricoles. Le prochain qui nous pend au nez, avec le MERCOSUR, est un vrai défi et bien évidemment que si l’on a encore une majorité à l’Assemblée ce ne sera pas la même chose pour sauvegarder notre agriculture que d’avoir encore la majorité macroniste actuelle. Je pense que le RN s’est toujours positionné comme souverainiste de ces points de vue-là.
Si vous pouviez porter une proposition de loi pendant la prochaine mandature, quelle serait-elle ?
Je pense que je commencerai par rétablir un prix national de l’électricité, et dans le même thème, rétablir un programme de construction de centrales nucléaires et de réindustrialisation. La réindustrialisation, ce n’est pas devenir la Corée du Nord comme la caricature qui nous est faite, c’est de rétablir des droits de douanes filière par filière, c’est ce qu’on appelle un protectionnisme intelligent, qui n’a rien à voir avec un quelconque autarcisme. Sur le court terme on peut prendre des mesures de pouvoir d’achat, mais sur le long terme, on ne peut y parvenir que si on réindustrialise le pays et je pense que c’est la clef pour les années à venir.
L’Union nationale est assez hétéroclite aujourd’hui, avec des libéraux, des populistes, des européistes chez LR et des Frexiteurs comme vous, qu’est-ce qui les réunit selon vous ?
Comme je vous le disais dans votre première question, je crois que c’es la conscience des dangers mortels pour la France que sont la coalition de gauche et Emmanuel Macron. C’est pour cela que j’avais appelé en 2022 à voter Marine Le Pen au second tour, parce que j’étais conscient du danger qu’il y avait en face. Les patriotes sincères qui ont rejoint cette alliance sont suffisamment intelligents pour parer au plus urgent.
Quel message voudriez-vous faire passer aux souverainistes, notamment de Florian Philippot que vous avez soutenu durant la campagne européenne, ou même vos anciens camarades de l’UPR ?
Je veux leur dire que la question de l’Union européenne, que je partage avec eux, n’est pas le premier enjeu de ces élections précises. J’appelle tous les électeurs qu’ils viennent de l’UPR, des Patriotes ou d’autres notamment chez les souverainistes de gauche aussi, à prendre conscience de ces dangers qui pèsent sur le pays, et s’ils ne se sont pas présentés avec nous, qu’ils nous rejoignent dans les urnes pour essayer de sauver la France.
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