Michel Barnier recadre fermement Bruno Retailleau et Didier Migaud

Un recadrage en bonne et due forme. Jeudi 26 septembre, Michel Barnier a reçu à l’hôtel de Matignon Bruno Retailleau et Didier Migaud. Le chef du Gouvernement s’est entretenu avec ses nouveaux ministres de l’Intérieur et de la Justice pour les recadrer.

En effet, depuis leur nomination le week-end dernier, des tensions sont déjà apparues entre le locataire de la place Beauvau et celui de la place Vendôme, expliquent nos confrères de l’Express. Par télévisions interposées, les deux nouveaux ministres se sont affrontés sur le rôle de la réponse pénale et sur l’évolution législative pour répondre aux crimes et délits. Sur TF1 lundi 23 septembre, Bruno Retailleau taclait un « droit à l’inexécution des peines », tandis qu’au même moment sur France 2, Didier Migaud répondait quasiment en direct à son collègue : « Il doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays, et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie ».

La passe d’arme se prolonge

Le lendemain, mardi 24 septembre, l’échange se poursuivait toujours à distance. Bruno Retailleau a réitéré son souhait de voir la législation pénale « évoluer », tandis que Didier Migaud lui a répondu, un brin sarcastique : « Il faudra que je puisse contribuer à l’information de mon collègue et qu’on puisse avoir des échanges à ce sujet, des échanges constructifs ».

Après le dérapage le matin même du nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand, qui avait expliqué dans la matinale de France inter que, selon lui, « le Rassemblement national ne fait pas partie de l’arc républicain », forçant Michel Barnier à décrocher son téléphone pour appeler Marine Le Pen et désamorcer le conflit naissant, le Premier ministre a décidé de siffler la fin de la récréation entre ses deux subordonnés et de les recadrer.

Michel Barnier les recadre

Aussi a-t-il convoqué le ministre de l’Intérieur et le Garde des Sceaux à Matignon pour les recadrer jeudi 26 septembre. Un petit-déjeuner de travail a donc réuni les trois hommes rue de Varenne. Prenant des notes, le Premier ministre a écouté avec attention Bruno Retailleau et Didier Migaud exposer leur vision respective du rôle de la justice en France.

Si Didier Migaud a insisté sur ce qui fonctionne bien pénalement en France, Bruno Retailleau a lui à nouveau affirmé sa volonté d’évolution de la législation en matière pénale. Le ministre de l’Intérieur a cependant nuancé son propos, faisant référence à l’affaire Philippine : « On ne peut pas faire une bonne loi si c’est une loi qui ne reprend que les problèmes posés par cette affaire », a-t-il ainsi déclaré.

« C’est normal qu’il y ait des débats et des visions qui s’affrontent, mais c’est moi qui tranche à la fin », a néanmoins tenu à conclure Michel Barnier, incisif.

 

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