Autoroute A69 : un cas d’école du capitalisme de connivence

Le chantier d’autoroute A69 consiste en une autoroute de 54 km entre Verfeil et Castres, parallèle à la route nationale existante, et en le doublement de l’autoroute A680, liaison de l’A68 Toulouse-Albi à la nationale en question. Les travaux sont en phase active depuis octobre 2023 et dureront jusqu’à fin 2025.

Dans les tuyaux depuis une trentaine d’années, le projet de liaison par autoroute de Toulouse à Castres, unique sous-préfecture du Tarn (81), est officialisé en 2014 par le président socialiste François Hollande. Alors ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne lance la procédure publique d’appel d’offres en février 2020 et le Premier ministre Jean Castex signe en avril 2022 le décret du contrat de concession. Le projet sera financé par 24 millions d’euros de la collectivité, et 426 millions d’euros d’investissements privés.

Genèse d’un projet socialiste qui divise la NUPES

Socialistes contre écologistes : c’est la crise au sein de la NUPES du Sud. Carole Delga, actuelle présidente PS de la région Occitanie, soutient le projet d’A69, comme le ministre des Transports, Clément Beaune, ancien socialiste proche de Jospin et Hollande. La fédération du PS du Tarn s’engage en faveur du projet, contrairement à Olivier Faure, premier secrétaire du PS, Sébastien Vincini, président PS du département de la Haute-Garonne, et Agnès Langevine, deuxième vice-présidente PS de la Région Occitanie. Plus étonnant, de nombreux élus LR du Tarn soutiennent Carole Delga dans la poursuite du projet d’autoroute. C’est le cas de Bernard Carayon, maire de Lavaur et ancien député du Tarn, soutenant que l’A69 « désenclaverait » le bassin de Castres-Mazamet. Passé du GUD au RPR, devenu LR, il fait alliance avec le Centre en 2019 aux élections européennes et soutient aujourd’hui un pur projet PS : bientôt le tour complet du cadran ?

Clément Beaune est en suspens depuis le récent remaniement. Les opposants à