Politique
Andréa Kotarac « Le véritable problème de Bruno Retailleau, c’est Didier Migaud ! »
Andréa Kotarac, porte-parole du Rassemblement national, était ce matin l’invité de notre matinale. Le Président du groupe RN Auvergne-Rhône-Alpes a évoqué les questions géopolitiques, l’Union européenne et a aussi eu quelques mots pour Laurent Wauquiez.
Un entretien réalisé dans le cadre de notre matinale
Erik Tegnér : Quelle est la nature de la relation entre la Chine et la Russie ? Comment voyez-vous cet axe qui est en cours de transformation ?
Andréa Kotarac : C’est une relation complexe, je considère que l’Union européenne a poussé Vladimir Poutine vers la Chine. Aujourd’hui, le plus grand pays du monde, à savoir la Russie, est allié avec le pays le plus peuplé, la Chine. Il y a un bloc qui est en cours de création. Les BRICS ne sont pas forcément une alliance anti-occidentale, c’est surtout un partenariat. Un pays comme l’Inde est relativement proche de l’Union européenne, c’est un grand pays issu d’une grande civilisation, avec des ingénieurs de qualité. L’Inde souhaite être auto-suffisante en 2080, dans tous les domaines. Je pense que nous devons tendre vers cela.
Aujourd’hui, plus personne ne croît à la mondialisation heureuse de Jacques Attali. Il faut privilégier les entreprises locales, les circuits cours ainsi que les savoirs — faire. Je suis partisan d’une France équidistante, à la fois des États-Unis, mais aussi de la Chine et de l’Inde qui construisent actuellement un autre monde.
Emmanuel Macron donne l’impression d’opérer une sorte de changement de camp, la France semble moins alliée à l’Ukraine que lors d’une certaine période. Le Président s’est affiché avec des dirigeants européens en appelant à la paix. Dans le passé, il appelait à la victoire de l’Ukraine, désormais, il évoque la paix. Quelle est votre analyse ?
Aujourd’hui, il y a pratiquement un million de morts en Ukraine. Ce sont les plus modestes qui perdent la vie, les oligarques ukrainiens sont eux à Paris. Par conséquent, je crois qu’il faut promouvoir la paix, je note qu’en Europe, madame Meloni endosse un rôle important. En effet, à l’heure où l’Union européenne va donner cette semaine 35 milliards d’euros au fonctionnement de l’État ukrainien, c’est-à-dire huit milliards de plus de contribution française. La présidente du Conseil des ministres d’Italie se projette dans la paix, à travers un sommet pour la reconstruction de l’Ukraine.
Lorsque la France ne tient pas son rôle historique de grande puissance, à savoir œuvrer pour la paix, la conséquence est que d’autres pays remplissent ce rôle.
Vous vous opposez souvent à Laurent Wauquiez, notamment au sein de son Conseil Régional, est-il toujours un homme de droite qui porte des convictions ?
Laurent Wauquiez a été élu dans son fief de Haute-Loire face au RN grâce au désistement d’Europe Écologie Les Verts. Il est le symbole de ce qui reste des Républicains, c’est un pyromane à Bruxelles et en même temps un pompier à Lyon. Je le subis depuis 2015, lors de la crise agricole, il a aidé les agriculteurs. Pour autant, son parti vote pour madame Von der Leyen, et il a validé des traités de libre-échange qui asphyxie les agriculteurs.
Il propose de favoriser la Clause Molière afin d’aider les entreprises françaises dans les appels d’offre, alors que dans le même temps, il n’a jamais remis en cause le traité de Lisbonne. Laurent Wauquiez est un génie de l’escroquerie politique, il a un talent communicationnel indéniable, en revanche, il combat au niveau national les conséquences des causes qu’il a lui-même mises en place à Bruxelles.
Vous soutenez Bruno Retailleau, pourtant, il fait partie de cette caste que vous dénoncez ?
Je n’ai pas de problème avec les personnes qui ont des analyses. En effet, lorsque Arnaud Montebourg évoque l’agressivité américaine, et le fait qu’une oligarchie vend nos joyaux et met des ouvriers à la porte, il a raison. Pourtant, ce n’est pas un membre du RN. Concernant Bruno Retailleau, il a un bon diagnostic sur l’immigration, le véritable problème, c’est qu’en face de lui, il a monsieur Migaud.
Nous aurions pu avoir monsieur Retailleau à l’Intérieur si nous étions au pouvoir, en revanche Didier Migaud n’aurait pas été face à lui, puisque précisément, il entrave la politique de Bruno Retailleau.
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