International
“Je ne me risquerais pas à recommencer un match France-Algérie”
Ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt revient sur un évènement aujourd’hui oublié : le match France-Algérie de 2001.
Les relations entre la communauté algérienne et les Français sont tendues depuis longtemps en France. Parmi les signaux faibles de cette tension, il y eut le match France-Algérie en 2001. Qu’est ce que cette soirée avait révélé ?
Le football tient en Algérie une place considérable. Plus généralement, c’est une sorte de dérivatif dans la société algérienne. Le foot, c’est à la fois une passion, une raison d’être, quasiment une obsession de tous les jours pour les Algériens.
J’ai le souvenir de la victoire des Fennecs contre l’Égypte en 2009, lors de la Coupe d’Afrique : Alger était en transe. Je devais ce soir-là me rendre à l’aéroport pour accueillir une personnalité et j’ai dû mettre presque quatre heures pour effectuer les douze kilomètres qui séparent Alger de l’aéroport tant la ville était excitée et la foule déchaînée.
Pour revenir au fameux match de 2001, il a été le symbole vivant de la contradiction de deux sociétés sur le stade de Saint-Denis. Contradiction, opposition, détestation entre deux publics, le français, l’algérien. Ou plutôt le public franco-algérien, donc théoriquement français ! Les cris et les sifflets durant les hymnes nationaux – la Marseillaise et le fameux hymne algérien « Kassaman », écrit pendant la guerre d’Algérie – témoignaient de l’hostilité, en France, à dix kilomètres de Paris, devant le Premier ministre et son gouvernement, d’une partie de la population.
Ce match de 2001 constitue dans ce sens un tournant de la « France des banlieues » : le gouvernement de l’époque aurait dû se poser des questions et tirer les leçons de ce fiasco en direct à la télévision. Le plus tragique était la présence de Zidane, idole du foot adoré des deux côtés de la Méditerranée, qui était balloté entre les deux pays.
Avez-vous déjà discuté de ce match au sein de l’ambassade
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