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[Reportage aux Canaries] Livre Noir est au Lampedusa espagnol

Quelques mois après la crise de Lampedusa, Erik Tegnér s’est rendu aux îles Canaries, le Lampedusa espagnol où près de 40 000 migrants sont passés l’année dernière pour venir en Europe. Reportage.

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[Reportage aux Canaries] Livre Noir est au Lampedusa espagnol

Selon les autorités locales, près de 10 000 migrants accosteraient chaque mois ces temps-ci aux îles Canaries, et plus particulièrement à El Hierro, petite île de l’archipel espagnol plus proche de la côte africaine. Livre Noir s’est rendu sur place.

Les Canaries : nouveau Lampedusa

Tout le monde a en tête la crise migratoire de Lampedusa, survenue en septembre dernier et durant laquelle, en quelques jours seulement, plus de 10 000 migrants avaient débarqué illégalement. Aux Canaries, le problème ne se pose pas moins : ainsi que nous avons pu l’observer, chaque jour au port de Restinga, sur l’île d’El Hierro, on peut voir accoster plusieurs embarcations remplies de migrants sénégalais, guinéens ou mauritaniens.

La méthode est simple : partis dans une pirogue au large du Sénégal ou de la Mauritanie, les migrants clandestins s’y entassent à cent et naviguent vers l’ouest durant quatre à quatorze jours. Au bout d’un moment, des drones appartenant aux autorités espagnoles les repèrent, et rapidement, un navire de secours vient à leur rescousse.

Une fois débarqués sur la côte, les migrants sont divisés en deux groupes : le premier rassemble les femmes et les mineurs qui sont envoyés dans un monastère, les hommes vont directement dans un camp. Au bout de quelque temps, ils seront réunis à Tenerife, chef-lieu des Canaries, pour être transférés en Espagne, puis en France. Pourquoi en France ? Parce que la majorité est francophone, issue de cette ancienne Afrique coloniale française. 

 

Une traversée éprouvante

Quand on regarde les pirogues utilisées par les migrants, on se doute que leur traversée n’est pas des plus simples. À plusieurs dizaines dans une petite embarcation, ils sont obligés d’y vivre pendant quelques jours à deux semaines. Erik Tegnér a pu se rendre dans l’une d’entre elles : l’odeur d’excrément y est insupportable, on y voit déchets et vêtements. À leur arrivée, les pirogues sont désinfectées, puis détruites.

Alors, qu’en pensent les habitants ? Pas grand-chose en fait : tout est fait pour que le contact entre les 10 000 habitants et les dizaines de milliers de migrants qui accostent soit le plus réduit possible. Finalement, comme à Lampedusa, les migrants vont et viennent sans entraves, puis sont transférés en Europe.

En trois jours, les arrivées n’ont jamais cessé : toutes les quelques heures, le bateau de secours part, parfois au beau milieu de la nuit, alerté par un drone. Il part secourir les migrants clandestins : aucun agent de Frontex n’est présent alors même que l’immigration aux Canaries a été multipliée par 2,5 sur un an.

REPORTAGE EXCLUSIF À SUIVRE SUR NOS RÉSEAUX SOCIAUX ET SUR LE SITE INTERNET DE LIVRE NOIR.

 

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