Immigration
Immigration : Michel Barnier présente ses orientations
Lors de son discours de politique générale, Michel Barnier a présenté ses cinq chantiers politiques prioritaires, dont la maîtrise de l’immigration.
« Je crois qu’il est urgent de sortir l’immigration de l’impasse idéologique où certains l’ont placée », a déclaré le Premier ministre ce mardi 1e octobre, appelant à aborder la question de l’immigration de manière pragmatique et dépassionnée.
“Nous avons besoin d’une politique de maîtrise de l’immigration” : @MichelBarnier évoque le 4e chantier de sa feuille de route. “Nous proposerons de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière pour mieux exécuter les OQTF”. #DPG pic.twitter.com/9Lg5Sbn7zP
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Des chiffres alarmants sur l’immigration
Michel Barnier a rappelé quelques chiffres clés pour illustrer la situation actuelle : chaque année, la France accorde environ 2,5 millions de visas à des ressortissants étrangers. En parallèle, plus de 150 000 demandes d’asile sont déposées, mais les deux tiers sont en moyenne rejetés. Par ailleurs, plus de 100 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont émises, tandis qu’un nombre important de migrants en situation irrégulière se maintiennent sur le territoire, malgré ces décisions.
Le constat est clair : « Nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante notre politique migratoire », a déclaré M. Barnier. L’échec de cette gestion conduit à une « intégration républicaine insuffisante », puisque l’intégration est présentée comme un « devoir républicain ».
Immigration et coopération internationale
Pour remédier à cette situation, plusieurs mesures sont envisagées, notamment un traitement plus rapide des demandes d’asile afin de donner une réponse plus efficace aux demandeurs. Il sera également proposé de prolonger la durée de rétention des étrangers en situation irrégulière pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire.
Autre point essentiel : le contrôle des frontières. Matignon mise sur l’application du récent pacte européen sur la migration et l’asile. Ce texte, adopté après de longs débats, prévoit de renforcer les contrôles aux frontières externes de l’Union européenne, où se décidera l’entrée des migrants au nom du droit d’asile. « Ce Pacte européen doit être mis en place sans délai », a insisté le Premier ministre, appelant également à redonner à Frontex son rôle de garde-frontières de l’UE.
Lutte contre les passeurs
La lutte contre les passeurs a aussi été mise en avant, le gouvernement souhaitant être « impitoyable » avec ceux qui exploitent la misère des migrants. L’objectif est de freiner les trafics humains qui coûtent chaque année la vie à des milliers de personnes en Méditerranée et dans la Manche.
Enfin, la France ne s’interdira pas de poursuivre les contrôles à ses propres frontières, comme elle le fait actuellement, et comme vient de le décider l’Allemagne. La coopération avec les pays d’origine et de transit sera également renforcée. L’octroi de visas pourrait à l’avenir être plus strictement conditionné à la coopération des pays concernés pour le retour des migrants en situation irrégulière.
“Le gouvernement ne s’interdira pas de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière”, indique @MichelBarnier. #DirectAN #DPG pic.twitter.com/RQBx4It4cp
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Maîtrise de l’immigration pour une meilleure intégration
Le chef de gouvernement conclut que ces mesures, « fermes mais nécessaires », visent à maîtriser les flux migratoires pour permettre une meilleure intégration des personnes accueillies. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’accompagner ceux qui remplissent les critères pour s’installer en France, en facilitant leur accès à un titre de séjour et en accélérant leur apprentissage du français.
Les Lignes rouges
Ainsi, tout en reconnaissant qu’il sera difficile de réellement maîtriser l’immigration, Michel Barnier n’a pas manqué de poser ses « lignes rouges », en bon Républicain. « Il n’y aura aucune tolérance à l’égard du racisme et de l’antisémitisme », « du communautarisme », et des atteintes à la laïcité. Une manière élégante de dire que, même si les résultats sur l’immigration risquent de rester limités, il saura au moins tracer des lignes symboliques là où il le peut encore.
.@MichelBarnier expose ses “lignes rouges”, qui sont “celles de tout le gouvernement” : “Il n’y aura aucune tolérance à l’égard du racisme et de l’antisémitisme”, “des violences faites aux femmes”, “du communautarisme”, des atteintes à la laïcité.#DirectAN #DPG pic.twitter.com/qEEPlIAoBD
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