Enquêtes
« La Haine du blanc » : seuls contre tous [3/3]
SÉRIE AFRIQUE DU SUD (3/3) – C’est en plein centre de l’Afrique du Sud que nous terminons notre enquête. Pour endiguer la violence à laquelle ils font face, ces Afrikaners protègent leur communauté dans des villes de plus en plus autonomes et sécurisées.
Dans le cadre de notre enquête sur le racisme anti-blanc en Afrique du Sud, une partie de l’équipe de Frontières a parcouru la “nation arc-en-ciel” afin de mettre en avant un racisme dont personne ne parle, celui contre les blancs.
Orania, Afrikaners autonomes
Il faut plusieurs heures de route, à travers les zones semi-désertiques du Karoo, au milieu de l’Afrique du Sud, pour rejoindre Orania. Perchée sur les rives du fleuve Orange, cette ville rurale de près de 3 000 habitants semble des plus banales. Aucun accès sécurisé pour entrer dans ce bourg rural semblable à tant d’autres. Elle représente pourtant une des singularités de l’Afrique du Sud : héritière de mouvements autonomistes boers comme les Oranjewerkers, elle abrite une communauté afrikaner qui a fait couler beaucoup d’encre à travers le monde. Fondée il y a plus de 30 ans par des descendants de Néerlandais et Français huguenots, la population d’Orania a presque décuplé depuis sa fondation. Et pourtant, l’édification d’une ville dédiée aux seuls Afrikaners ne s’est pas faite sans mal.
Au cours des années 1990, durant la transition vers le nouveau régime dirigé par l’ANC de Nelson Mandela, des descendants de Hendrik Verwoerd, Premier ministre d’Afrique du Sud de 1958 à 1966, cherchent à constituer une communauté autonome dédiée à leur culture. Allant au Nord à la recherche d’un lieu isolé, Carel Boshoff, fondateur d’Orania, achète au gouvernement sud-africain une petite concession abandonnée d’une dizaine de maisons répartie sur 3 000 hectares. La ville devait constituer l’embryon du Volkstaat, un État pour les Afrikaners dans la filiation des républiques boers du Transvaal et d’Orange Free State, abolies au siècle dernier. Leur histoire subsiste à Orania, qui revendique sa filiation avec les grandes républiques qui se sont constituées contre l’empire britannique.
Gagner son autonomie
Hôpital, ban
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