Il y a un an jour pour jour, Thomas, 16 ans, perdait la vie après avoir été poignardé lors d’une rixe à Crépol, un drame qui avait profondément marqué la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce drame avait conduit à l’inculpation de quatorze jeunes issus du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère.
Avec ses barres d’immeubles austères et ses ruelles bondées, le quartier semble en apparence inchangé. Pourtant, ces derniers mois, la tension semble avoir diminué. « Depuis les récentes arrestations pour trafic de drogue, c’est plus calme ici, surtout le soir », confiait Cathy, une habitante de longue date pour Europe 1. La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, partage cette perspective : « Certains leaders du quartier étant derrière les barreaux, on ressent une forme d’apaisement. Mais restons vigilants. »
Cependant, tous ne partagent pas ce constat optimiste. Fabienne, une autre habitante, décrit un quotidien toujours empreint d’inquiétude : « Il y a encore des bagarres, des rodéos et des regards menaçants. On évite de sortir la nuit. » Le calme apparent pourrait donc n’être que temporaire, renforcé par des opérations policières intensifiées ces derniers mois.
Mort de Thomas : des violences toujours présentes un an après
Romans-sur-Isère, municipalité marquée par les tragédies, voit encore et toujours son quotidien rythmé par la violence. En avril dernier, Zakaria, 15 ans, est tombé sous les coups d’un couteau alors qu’il tentait d’intervenir dans une bagarre. Un acte qui lui a coûté la vie. En août également, un homme a été blessé par balle, dans des circonstances encore troubles, alimentant l’insécurité locale.
Plus récemment, le 6 juin, des policiers, venus sécuriser une intervention de GRDF dans le quartier de la Monnaie, ont été pris pour cible par des jets de pierres. En plein chaos, un adolescent de 13 ans, touché au front par un projectile, a dû recevoir neuf points de suture.
Des efforts pour sécuriser la zone
Face à ces tensions récurrentes, la police a multiplié les interventions. En mars, une opération d’envergure, baptisée « Place nette », avait mobilisé des dizaines de policiers, CRS et brigades canines. Résultat : des saisies de drogue, des arrestations et une surveillance accrue. Ces actions visent à rassurer les habitants, mais pour beaucoup, elles ne sont qu’un pansement sur une plaie béante.
Alors que l’on commémore le premier anniversaire de la mort de Thomas, les habitants de la Monnaie oscillent entre espoir et résignation. Pour les autorités locales, la priorité reste d’éviter de nouveaux débordements et de rétablir un climat de confiance. Mais à entendre les témoignages des habitants, le chemin vers une réelle pacification du quartier semble encore long.
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