Société
Allemagne : un projet de bunker de luxe dans un ancien camp nazi déclenche une vive polémique
Le projet de Peter Jugl de convertir les galeries de Langenstein-Zwieberge, site historique du camp de Buchenwald, en bunker de luxe suscite une vive controverse. Les défenseurs du patrimoine dénoncent cette transformation qu’ils jugent irrespectueuse de la mémoire des déportés.
Le projet de transformation des galeries souterraines de Langenstein-Zwieberge, un site lié au camp de concentration de Buchenwald, en bunker de luxe, conçu pour abriter des personnes en cas de catastrophe climatique, provoque une vive indignation parmi les défenseurs de la mémoire des déportés. Ce projet, porté par l’agent immobilier allemand Peter Jugl, soulève des questions éthiques concernant le respect du patrimoine historique.
Peter Jugl a acquis les galeries souterraines de Langenstein-Zwieberge à partir de 2019 avec l’intention d’y construire un bunker géant destiné à une clientèle haut de gamme. Sur son site internet « BunkerCoin », il décrit une ville souterraine équipée d’hôpitaux, d’écoles, de casinos et de spas, avec des chambres de luxe et des vues extérieures simulées. Le propriétaire espère attirer des investisseurs pour ce projet de « survie post-apocalyptique », qui inclut aussi des installations comme un cinéma, une salle de sport, et des restaurants. Toutefois, cette proposition choque les héritiers des déportés et les militants du patrimoine historique.
Un site de mémoire contesté
Le projet est particulièrement controversé car le camp de Langenstein-Zwieberge fait partie de l’histoire du nazisme. Selon l’association des descendants des déportés, dissocier le camp de la mémoire des galeries souterraines est « impensable ». « Le percement du tunnel a été la “raison d’être” du camp », souligne l’association dans un communiqué.
Le propriétaire des tunnels, Peter Jugl, un entrepreneur ayant des liens avec des projets immobiliers divers, a suggéré que l’État rachète les galeries pour 8 millions d’euros, après les avoir achetées pour 1,3 million.De son côté, le gouvernement régional, appuyé par les défenseurs de la mémoire, réclame un accès libre et durable au site.
La controverse sur le projet de bunker à Langenstein-Zwieberge se poursuit donc. Le ministre régional de la Culture, Rainer Robra, a sollicité l’aide de l’État fédéral pour racheter les galeries et en garantir un usage public.
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