L’écrivain et essayiste franco-algérien Boualem Sansal se retrouve dans une situation de plus en plus complexe après son arrestation à l’aéroport d’Alger le 16 novembre dernier. L’entrave à sa défense s’est intensifiée lorsque son avocat, François Zimeray, a été empêché d’entrer sur le sol algérien le lundi 9 décembre, ce qui a sérieusement compromis sa capacité à représenter son client. Cette interdiction est intervenue à l’approche d’une audience décisive prévue ce mercredi 11 décembre, au cours de laquelle l’avocat français comptait plaider en faveur de la remise en liberté de l’écrivain.
Ce refus d’entrée, qui touche directement l’avocat mandaté par l’éditeur Gallimard, constitue un coup dur pour la défense de Boualem Sansal. François Zimeray avait prévu de se rendre à Alger pour assister à l’audience et plaider la cause de la libération de l’écrivain. Son interdiction d’entrée empêche non seulement sa présence, mais aussi la préparation adéquate de la défense, remettant en question le droit à un procès équitable. Cette décision a soulevé l’indignation de son cabinet, qui a dénoncé une entrave manifeste au droit de la défense et un obstacle à l’exercice de la justice.
Le rejet de la demande de remise en liberté
L’audience du 11 décembre constituait une étape cruciale pour l’avenir de Boualem Sansal, incarcéré depuis plus de trois semaines. Placé sous mandat de dépôt en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, l’écrivain, âgé de 80 ans, est accusé d’actes « terroristes ou subversifs ».
L’audience s’est finalement déroulée, mais sans la présence de son avocat. D’après les informations du Figaro, Boualem Sansal a donc été représenté par des avocats désignés par le bâtonnier d’Alger. Cependant, la justice a décidé de rejeter la demande de remise en liberté, maintenant ainsi l’écrivain en détention.
Ce rejet soulève de nombreuses interrogations sur l’impartialité du procès et sur les conditions dans lesquelles celui-ci se déroule. L’absence de l’avocat principal, François Zimeray, et l’interdiction qui pèse sur lui, ajoutent une dimension préoccupante à cette affaire.