Politique
La censure du gouvernement Barnier entraîne la fermeture des clubs de jeux parisiens
Les clubs de jeux parisiens, ouverts depuis 2018 dans le cadre d’une expérimentation, vont fermer leurs portes dès le 31 décembre 2024. Cette décision, liée à l’absence de prolongation budgétaire, survient après plusieurs années de reconductions successives, dont une prolongation attendue dans le projet de loi de finances pour 2025.
Près de sept ans après leur installation dans la capitale, les sept clubs de jeux parisiens devront cesser leurs activités dès le 31 décembre, malgré l’intention initiale du gouvernement de prolonger leur fonctionnement. Cette décision inattendue découle d’une absence de budget, résultat de la crise politique actuelle.
Une expérimentation prolongée, mais une fin prématurée
Ces établissements, proposant des jeux comme le poker ou le blackjack mais sans machines à sous ni roulettes, ont ouvert en 2018 dans le cadre d’une expérimentation de trois ans. Leur activité a été prolongée à plusieurs reprises, d’abord jusqu’à fin 2022, puis jusqu’à décembre 2024 en raison de la crise sanitaire. Une nouvelle extension jusqu’en 2025 était prévue dans l’article 28 du projet de loi de finances. Ces clubs, générant chaque année « 50 millions d’euros aux pouvoirs publics », selon le groupe Barrière, semblaient promis à une pérennisation.
Cependant, les bouleversements politiques récents ont compromis cet objectif. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier, suivie de la motion de censure ayant renversé le gouvernement de Michel Barnier en décembre, a laissé le pays sans budget adopté pour 2025. « Par effet mécanique, la prolongation ne peut pas être intégrée dans la loi spéciale », a précisé Romain Tranchant, président du groupe Tranchant, propriétaire du Paris Élysées Club.
Une décision aux répercussions lourdes
En début de semaine, les exploitants ont été informés par le service central des courses et jeux, rattaché au ministère de l’Intérieur, de l’interdiction d’exercer à partir du 1ᵉʳ janvier, pour une durée indéterminée. « La nouvelle est pour nous un choc. La situation est inédite et insensée. Des centaines d’emplois sont menacés. Nous demandons au futur gouvernement de trouver une solution au plus vite », a alerté Grégory Rabuel, directeur général du groupe Barrière.
Pour certains acteurs adossés à des groupes solides, il sera possible de tenir temporairement. En revanche, d’autres risquent de déposer le bilan. En tout, 1500 emplois directs sont en jeu, sans garantie de recours au chômage partiel. La réouverture des clubs nécessiterait une proposition de loi, mais ce processus pourrait être long, d’autant qu’il « faut d’abord avoir un gouvernement », a rappelé Romain Tranchant.
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