International
Captagon : la drogue venue de Syrie qui pourrait submerger la France ?
Le Captagon, drogue de synthèse produite en Syrie, finance un trafic massif qui menace de déferler en France. Alors que la chute d’Assad alimente instabilité et exodes, l’Hexagone se prépare à faire face à un double péril : drogue et migration sous tension.
Dans son allocution prononcée après la chute de Damas, dimanche 8 décembre, Abou Mohammed Al Joulani, chef du groupe rebelle islamiste HTS, a livré une charge virulente contre le régime de Bashar el-Assad. Depuis la Grande Mosquée des Omeyyades, lieu emblématique de la capitale syrienne, il a dénoncé les dégâts laissés par le dictateur déchu. « Il a laissé la Syrie à l’Iran, la corruption, il a semé le sectarisme et le captagon », a-t-il affirmé, mettant en lumière l’implication du régime syrien dans l’un des trafics les plus lucratifs et destructeurs du Moyen-Orient. La Syrie, accusée d’être devenue le principal producteur de cette substance illicite, aurait vu son trafic organisé directement par la famille Assad. Ce commerce florissant aurait constitué une manne financière essentielle pour le régime dès le début de la guerre civile en 2011. Mais au-delà de la Syrie, le Captagon est aujourd’hui perçu comme une menace croissante pour l’Europe, et notamment pour la France.
Une drogue née dans les laboratoires, perfectionnée dans les guerres
Connu initialement sous son nom scientifique de fénétylline, le Captagon a vu le jour dans les années 1960 en Allemagne, où il était initialement utilisé en médecine pour traiter divers troubles, notamment la dépression et la narcolepsie. Mais ce médicament estampillé d’un logo en forme de deux demi-lunes, dont l’utilisation actuelle n’a plus rien à voir avec son usage médical originel, a rapidement été prohibé en raison de ses effets secondaires. Depuis son interdiction dans les années 1980, il a été détourné par les laboratoires clandestins pour devenir une arme chimique au service de réseaux criminels et de régimes déstabilisés. Aujourd’hui, cette amphétamine hautement addictive, produite à échelle industrielle en Syrie, est bien plus qu’un stimulant : elle est un outil de contrôle social et économique
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