Société
Lutte contre le narcotrafic : le gouvernement dévoile ses nouvelles mesures à Marseille
À Marseille, ville en proie à la violence entre gangs de narcotrafiquants, les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Bruno Retailleau et Didier Migaud, ont dévoilé une série de mesures pour intensifier la lutte contre le trafic de drogue.
Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Didier Migaud ont annoncé une série de mesures pour intensifier la lutte contre le narcotrafic depuis Marseille, une ville marquée par la violence entre gangs. Leur message est clair : il est urgent d’agir pour contrer ce fléau, désormais érigé en « cause nationale », afin de répondre aux menaces croissantes liées au trafic de drogues.
Les ministres, en appelant à une « mobilisation générale », ont mis en lumière la situation chaotique actuelle. Selon Didier Migaud, l’ampleur de la menace nécessite une réponse plus vigoureuse de l’État. Dans une interview accordée à La Provence, il a souligné que « les saisies de cocaïne ont été multipliées par cinq en dix ans, les drogues les plus dures sont disponibles sur tous les territoires et tout le temps ». Quant à Bruno Retailleau, il dénonce le rajeunissement des individus impliqués dans la violence associée au narcotrafic, ce qui, selon lui, renforce l’urgence de l’action.
Création d’une « cellule de coordination nationale »
Pour coordonner cette lutte, Didier Migaud a annoncé la création prochaine d’une « cellule de coordination nationale », qui sera chargée de dresser un état des lieux des menaces, d’élaborer une stratégie opérationnelle et de la mettre en œuvre. Cette initiative sera officialisée en présence du Premier ministre, et s’accompagnera d’un renforcement de 40 % des effectifs du parquet de Paris dédiés à la lutte contre le crime organisé. Les équipes spécialisées, notamment celles des juridictions interrégionales (JIRS), bénéficieront également de ressources consolidées dans tout le pays, y compris à Marseille.
Renforcement des moyens d’enquête et de la coopération internationale
Bruno Retailleau a par ailleurs annoncé un accroissement des moyens pour les antennes et détachements de l’Office antistupéfiants (Ofast) en région, notamment à Marseille, où 25 enquêteurs supplémentaires seront affectés, tandis que 95 agents viendront renforcer la police locale. Pour intensifier la coopération internationale, un « magistrat de liaison » sera également déployé en Colombie, un pays source des trafics de drogue.
Réforme du système judiciaire et nouvelles approches légales
Les deux ministres envisagent des réformes du système judiciaire pour mieux répondre aux défis posés par le narcotrafic. Didier Migaud a proposé que les crimes liés aux stupéfiants et commis en bande organisée soient jugés par des cours d’assises spéciales, composées uniquement de magistrats professionnels, comme cela se fait pour les affaires de terrorisme. Ce dispositif permettrait, selon lui, de limiter les risques de pression sur les jurés.
Pour Bruno Retailleau, il est également essentiel de transposer les techniques d’enquête antiterroristes dans la lutte contre la criminalité organisée afin d’optimiser l’efficacité des investigations.
Campagne de sensibilisation et nouvelles sanctions financières
Didier Migaud a également annoncé le lancement prochain d’une campagne de communication, visant à sensibiliser le public aux liens entre le trafic de stupéfiants, la violence des trafiquants et la criminalité qu’ils engendrent. En complément des mesures judiciaires, il insiste sur la nécessité de frapper les criminels au portefeuille en renforçant les possibilités de saisie et de confiscation de leurs biens.
Enfin, le ministre envisage la création d’une nouvelle infraction de type « association de malfaiteurs » pour les crimes en lien avec le narcotrafic, avec des peines de réclusion criminelle accrues. Cette disposition pourrait s’étendre aux assassinats, renforçant ainsi le cadre pénal pour lutter efficacement contre les réseaux de narcotrafiquants.
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1 commentaire
Bitter red pill
Nous en voulons pas plus de flics, nous voulons moins de criminels !
Et pour cela la solution est très simple mais demande du courage.
Dégager en masse ceux qui sont venus illégalement et tous les légaux qui ont fait un crime ou un délit.
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