L’incident remonte au lundi 9 décembre. En plein cours, un élève décide de quitter la salle sans autorisation. L’enseignant, face à ce comportement, choisit de sanctionner l’adolescent. Une décision qui provoque l’indignation du père, lequel exprime sa colère dans un email adressé à la directrice de l’établissement, remettant en question l’autorité de l’enseignant.
« Je vais le choper et lui casser la tête »
Convoqué au lycée pour un entretien avec le conseiller principal d’éducation (CPE), le parent ne calme pas le jeu. Bien au contraire, il tient des propos glaçants : « Je vais le choper et lui casser la tête. » Plus grave encore, il ajoute : « Avec des profs comme ça, il faut pas s’étonner qu’il y ait des Samuel Paty. » Une référence explicite au drame de 2018, lorsque le professeur Samuel Paty fut assassiné par un islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
L’enseignant visé a immédiatement déposé plainte. Une enquête est en cours, et le parent devrait être convoqué prochainement par les forces de l’ordre.
Enseignant : une violence verbale qui inquiète l’Éducation nationale
Cet incident s’inscrit dans une sinistre lignée. À travers le pays, les enseignants sont de plus en plus confrontés à des menaces et des agressions. Selon les chiffres du gouvernement, 6 % des membres de l’Éducation nationale affirment avoir été menacés à plusieurs reprises, tandis que 16 % rapportent avoir été victimes d’insultes dans diverses situations.
À Marseille, trois lycéens ont récemment été arrêtés pour avoir proféré des menaces contre un professeur et son fils via Snapchat. À Juvisy-sur-Orge, un enseignant a reçu plusieurs emails anonymes évoquant, là aussi, l’assassinat de Samuel Paty.
À Libourne, une professeure a été la cible de lettres anonymes, ajoutant à l’inquiétude générale. Selon un sondage récent, 85 % des Français estiment que les menaces de mort envers les enseignants devraient être sanctionnées par des peines de prison ferme.
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