Société
Depardieu “cancel” du musée Grévin, sa statue retirée
La statue de l’acteur français Gérard Depardieu a été retirée lundi du musée Grévin à Paris, a appris l’AFP auprès de la direction du musée. Une décision motivée par les déboires judiciaires de l’acteur et du récent reportage consacrée à Depardieu sur France 2.
Depuis la diffusion d’un reportage, dans l’émission Complément d’enquête sur France 2, Gérard Depardieu enchaine les déboires. Le dernier en date, le retrait de sa statue du musée Grévin. Une décision qu’explique la direction du musée « devant les réactions négatives des visiteurs ainsi que sur nos réseaux sociaux ».
Le documentaire présente des séquences où l’acteur, qui fait l’objet d’une mise en examen pour viols depuis 2020 suite à des accusations qu’il réfute, tient des propos misogynes et offensants envers des femmes. L’acteur français est mis en examen pour viol depuis 2020, il fait également l’objet depuis le début du mois de décembre d’une plainte pour agression sexuelle.
Récemment, la famille de Gérard Depardieu a réagi en publiant une tribune dans Le Journal du Dimanche, où elle dénonce une « cabale » et exprime son mécontentement face à ce qu’elle qualifie de « rage collective » dirigée contre l’acteur.
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Sa Légion d’honneur bientôt retirée ?
Vendredi dernier, lors d’un déplacement en province, Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, a qualifié Gérard Depardieu de « honte pour la France ». Elle a ensuite annoncé sur France 5 l’initiation d’une procédure disciplinaire par le conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur. Cette procédure pourrait mener au retrait de la décoration de l’acteur, qui lui avait été remise par Jacques Chirac en 1996.
Ne se faisant pas attendre, l’acteur, âgé de 74 ans, a réagi le jour suivant en déclarant qu’il mettait sa Légion d’honneur « à la disposition » de la ministre. Selon le média belge Sudinfo, l’acteur aurait quitté la France pour s’installer en Belgique. Il résiderait depuis plusieurs semaines tout près de la frontière française à Mont-Saint-Aubert, situé au nord de Tourcoing.
Le média Sudinfo a obtenu confirmation de cette information auprès des autorités locales. Paul-Olivier Delannois, le bourgmestre de la commune, a révélé qu’il avait appris la nouvelle de l’installation de l’acteur « totalement par hasard ». Il a déclaré : « pour moi, c’est un citoyen comme un autre, ni plus ni moins ». Concernant les propos tenus par l’acteur, il a affirmé : « je ne me retrouve absolument pas dans les propos tenus dans l’émission de France 2 et à d’autres occasions. S’il y a plainte, je fais confiance à la justice ».
Le monde du cinéma divisé sur Depardieu
Dans le monde du cinéma, l’affaire Depardieu suscite des réactions polarisées. D’un côté, des personnalités comme Josée Dayan, Fanny Ardant et Nathalie Baye expriment leur soutien à l’acteur. Josée Dayan, interviewée dans Complément d’enquête, a affirmé qu’il lui était « impossible » de croire Depardieu coupable de viols. Fanny Ardant, lors d’une interview avec Stéphan Bureau en novembre, a partagé son expérience personnelle avec l’acteur : « Moi, je l’ai connu dans l’intimité… C’est pas juste un homme sorti de nulle part et pour qui je prendrais fait et cause… Dès que je vois attaqué quelqu’un que j’aime profondément, je ne peux pas m’empêcher de le défendre. » Nathalie Baye, de son côté, a exprimé sur France Inter qu’elle n’avait « jamais eu de problème avec lui, absolument jamais. Gérard a toujours été un collègue respectueux depuis les débuts de ma carrière. »
En revanche, des actrices comme Sophie Marceau et Anouk Grinberg sont beaucoup plus critiques. Sophie Marceau a exprimé son indignation dans une interview au Monde, traitant Depardieu de « prédateur » et évoquant ses comportements envers les habilleuses. Anouk Grinberg, quant à elle, a partagé son point de vue sur France Inter, indiquant que le comportement de Depardieu ne la surprenait pas et soulignant l’indifférence générale à l’égard du traitement des femmes dans l’industrie. Elle a qualifié l’émission de « révélatrice, non seulement sur le comportement de Depardieu envers les femmes, mais aussi sur l’indifférence du milieu cinématographique à l’égard des violences faites aux femmes ».
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