Politique
Procès du RN : « Laissons Marine Le Pen se défendre », plaide Bruno Retailleau
Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national suscite des tensions, après les réquisitions de cinq ans de prison, dont deux avec sursis, à l’encontre de Marine Le Pen. Bruno Retailleau a prôné le respect du cadre judiciaire, appelant à laisser la justice suivre son cours sans anticiper la décision finale.
Les tensions montent autour du procès des assistants parlementaires européens du Rassemblement national. Alors que le parquet a requis cinq ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis aménageables, ainsi qu’une peine d’inéligibilité de cinq ans contre Marine Le Pen, Bruno Retailleau a choisi une posture mesurée. Le ministre de l’Intérieur, invité dimanche 17 novembre sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, a insisté sur le respect du cadre judiciaire.
Face aux questions sur les réquisitions du parquet, il a souligné qu’il ne s’agissait que d’une étape dans une procédure contradictoire. « La justice suit son cours. Il y a le temps des réquisitions, désormais la parole sera laissée à la défense. Attendons la fin du procès », a-t-il affirmé, rappelant que Marine Le Pen « n’est ni en dessous des lois, ni au-dessus ».
Pour le ministre, la séparation des pouvoirs est un principe fondamental à respecter. « Laissons la justice faire son travail et Marine Le Pen se défendre. Elle en a parfaitement le droit », a-t-il martelé, ajoutant que la démocratie repose sur l’application équitable des règles de droit.
Une prudence assumée de Bruno Retailleau face à la polémique
Alors que Marine Le Pen qualifie ces réquisitions de « mort politique », Retailleau a évité tout commentaire sur le fond de l’affaire, adoptant une attitude prudente similaire à celle du ministre de la Justice, Didier Migaud. Ce dernier avait rappelé quelques jours plus tôt sur CNews : « Les magistrats sont indépendants et jugent à partir de la loi. »
Le ministre de l’Intérieur a également dénoncé un « jeu de rôle politique » dans la communication du RN, tout en réaffirmant que le peuple reste souverain dans une démocratie, mais que cette souveraineté s’exerce dans le cadre de l’État de droit.
Des réactions politiques contrastées
Au-delà des cercles de la droite, peu de voix se sont élevées pour soutenir Marine Le Pen. Une exception notable : l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a jugé « choquante » l’idée d’une peine d’inéligibilité, estimant qu’une telle décision risquerait d’aggraver le fossé entre les élites et les citoyens. Une prise de position qui a suscité des critiques au sein du gouvernement.
Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français. Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs. Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, elle ne peut l’être…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 13, 2024
Le procès, qui se poursuit au tribunal de grande instance de Paris, verra les plaidoiries de la défense s’ouvrir cette semaine. L’avocat de Marine Le Pen interviendra le 27 novembre, dernier jour des audiences. La décision du tribunal sera, quant à elle, rendue dans plusieurs mois.
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