Rentrée parlementaire du RN : rétablir la justice et préparer l’alternance pour sortir du « désordre macroniste »

« Il y a 26 mois, nous étions six ». Marine Le Pen et Jordan Bardella ont félicité les députés pour leur élection lors de cette rentrée parlementaire du RN, mais le président du parti avertit : « aucun droit à l’erreur » ne leur sera accordé par leurs adversaires, il faut donc être « irréprochables ».

Le RN, un parti central

Avec un groupe qui est passé de 89 à 126 députés à l’Assemblée, et qui compte également 16 alliés, Bardella souligne que le rôle central que joue le groupe dans la politique française. « Rien ne peut se faire sans le Rassemblement National ou contre le Rassemblement National », prévient-il. Néanmoins, il insiste sur l’importance de travailler sans sectarisme et encourage les députés à adopter une opposition « constructive » et « influente », avec pour « seule boussole, l’intérêt du pays et des Français ». Il ajoute : « Laissons à Jean-Luc Mélenchon et ses amis les cris et les outrances. »

Puis, Marine Le Pen précise : « il n’y a pas que notre place qui est centrale, c’est notre doctrine qui l’est ». Elle définit les priorités du parti : l’ordre, la justice, et le progrès.

À l’occasion de cette nouvelle législature, elle souhaite que le groupe réponde au désordre généré par la Macronie. Avant tout, le RN devra s’employer à rétablir la justice. « Tous les désordres dont je vous ai parlé devraient être remplacés par des justices : la justice sociale, la justice économique, la justice fiscale, la justice migratoire, la justice écologique. ». Par ailleurs, elle souligne que les électeurs du RN sont les premiers touchés par cette injustice : « 11 millions d’électeurs n’ont aucune raison de se faire traiter comme des parias. »

“Aucun Premier ministre ne nous irait à part Jordan Bardella”, insiste @MLP_officiel. “Il y a 11 millions d’électeurs qui n’ont aucune raison de se faire traiter comme des parias, comme des pouilleux, comme des pestiférés.” #DirectAN #RN pic.twitter.com/WgoL6gdIw3

— LCP (@LCP) September 14, 2024

La chef de groupe déplore que la promesse de voir les générations futures vivre mieux que leurs parents soit rompue, une rupture qu’elle qualifie de « traumatisme douloureux pour la société française ». Pour elle, il est crucial de réintégrer l’espérance dans le débat politique. Pour cela, il faut incarner l’alternance.

Rentrée parlementaire : préparer l’alternance

« Nous n’avons pas changé d’objectif et nous n’avons pas changé d’ambition. Nous préparons l’alternance dont le pays a besoin », explique Jordan Bardella lors de cette rentrée parlementaire du RN, avant de mettre en garde : « le Premier ministre est sur notre surveillance démocratique (…) le véritable patron de monsieur Barnier est le Parlement et il doit en tenir compte s’il veut allonger l’espérance de vie en bonne santé de son gouvernement ».

Marine Le Pen appelle à un changement politique rapide et déclare qu’elle souhaite que la mandature actuelle soit « la plus courte possible ». Elle espère la tenue de nouvelles élections législatives après le délai d’un an autorisé par la Constitution, sauf démission anticipée du Président de la République.

Pour elle, un système dans lequel un parti ayant obtenu seulement 5 % des voix aux élections se retrouve à constituer le gouvernement « ne peut pas tenir ». « La démocratie est là pour mettre en œuvre la majorité absolue, et on se retrouve dans un système où c’est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement », explique-t-elle. La proportionnelle comme mode de scrutin, sous certaines modalités, qu’elle appelle de ses vœux depuis 50 ans, permettrait de mettre en place une véritable majorité.

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