Politique
Dégradations en Dordogne : colère agricole contre les députés RN après le vote de la motion de censure
En Dordogne, des agriculteurs ont dégradé la permanence du député RN Serge Muller à Bergerac après son vote pour la motion de censure.
Vendredi 6 décembre, la Dordogne a été le théâtre de vives manifestations agricoles après le vote de la motion de censure ayant renversé le gouvernement Barnier. Plusieurs permanences parlementaires, dont celle du député RN Serge Muller à Bergerac, ont été ciblées par des actions revendicatives des agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA). Ces derniers, dénonçant un sentiment de trahison, ont déversé du fumier et apposé des tags sur les locaux des élus.
Fumier et colère à Bergerac
La permanence de Serge Muller, située en centre-ville de Bergerac, a été la cible principale des manifestants. Outre le fumier déversé, les agriculteurs ont collé les serrures et laissé des tags sur les murs, certains difficiles à enlever selon le député RN. Ce dernier s’est dit « choqué » par ces dégradations, qu’il qualifie d’atteinte à un « lieu de dialogue ». Les services municipaux ont rapidement nettoyé les lieux, bien que certaines traces restent visibles.
Le président des Jeunes Agriculteurs de Dordogne, Guillaume Testut, a justifié l’action par un sentiment de trahison : « On est dans la merde, donc on veut leur montrer ce que c’est d’avoir les pieds dedans. » Selon lui, la chute du gouvernement met en péril des avancées cruciales pour le secteur agricole, notamment les 400 millions d’euros d’aides prévues dans le budget 2025.
Des conséquences agricoles en question
Les agriculteurs dénoncent la perte de plusieurs mesures clés, telles que la réforme des retraites agricoles, des aides pour l’emploi des saisonniers, et la défiscalisation du cheptel bovin. Serge Muller, lui, défend son vote en faveur de la motion, affirmant vouloir permettre « aux agriculteurs de vivre de leur travail, et non d’aides ». Il promet de nouvelles négociations avec un futur gouvernement pour obtenir des concessions plus favorables.
Cependant, la FDSEA et les JA estiment que les acquis obtenus grâce aux discussions budgétaires étaient déjà significatifs, citant notamment des mesures fiscales et sociales, ainsi que la prise en charge de vaccins pour les troupeaux.
Actions similaires dans d’autres localités
Outre Bergerac, les permanences des députés de Sarlat et de Brantôme ont également été visées. À Sarlat, le député Sébastien Peytavie (NFP) s’est présenté devant les manifestants, alors que sa permanence avait elle aussi été murée. À Brantôme, la députée Florence Joubert (RN) a vu son local barré d’affiches hostiles, tandis que Nadine Lechon, députée RN de Périgueux sans permanence, a fait l’objet d’une campagne d’affichage « Wanted ».
Un contexte tendu pour le RN et les élus locaux
Ces manifestations mettent en lumière la défiance croissante envers les élus, même au sein de leur base électorale. La FDSEA et les JA rappellent leur mobilisation récente pour les « feux de la colère », où les députés étaient venus soutenir leurs revendications. Cette fracture entre représentants et agriculteurs reflète un mécontentement profond face à une situation politique perçue comme instable et peu favorable aux intérêts du monde rural.
En Dordogne, la colère agricole semble loin d’être apaisée, tandis que les députés devront gérer les conséquences locales de leurs choix nationaux.
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