Politique
Destitution : la proposition de La France Insoumise divise la gauche
Mardi 17 septembre, le bureau de l’Assemblée a jugé recevable la proposition de destitution du président Emmanuel Macron, initiée par LFI.
Ce sont les voix des socialistes, lors d’un vote serré, qui ont rendu ce débat possible. Avec 12 voix contre 10, la majorité du Bureau, composée du Nouveau Front Populaire, a validé la recevabilité de la motion de destitution. Elle sera étudiée prochainement en commission des lois, puis en hémicycle.
Un soutien socialiste ambigu
Il s’agit, pour Mathilde Panot, d’un « événement inédit dans l’histoire de la Ve République ». Son mouvement reproche à Emmanuel Macron d’avoir « manqué à ses devoirs » en refusant de nommer Lucie Castets à la tête du gouvernement. Depuis, un seul mot d’ordre anime leurs actions : « Macron destitution ». Un slogan que l’on a pu voir sur le pupitre de Jean-Luc Mélenchon lors de la Fête de l’Humanité.
Cependant, les trois députés socialistes qui ont rejoint les Insoumis pour faire basculer le vote, ont une position plus ambiguë, comme en témoigne le communiqué du Parti : « Nos représentants voteront en faveur de sa recevabilité, pour autant, nous sommes résolument opposés à cette procédure de destitution. ». Leur stratégie consiste donc à dire « oui » à la recevabilité, mais à s’opposer lors des débats à venir en commission et en séance publique.
« Nous jugeons nécessaire que ce débat puisse avoir lieu ouvertement. Cependant, nous estimons que ce n’est ni le moment, ni l’opportunité pour destituer le président », explique le député PS Iñaki Echaniz à la sortie du vote.
Un obstacle mathématique
La droite ne soutient pas la proposition. Marine Le Pen a dénoncé ce qu’elle considère comme une manœuvre « pour tenter de faire oublier ses multiples compromissions avec la Macronie », tandis que, selon elle, « l’extrême-gauche défend une procédure de destitution du président de la République qui n’a aucune chance d’aboutir au regard des divisions de la gauche ». Par ailleurs, Eric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « procédure de déstabilisation de nos institutions ».
D’un point de vue mathématique, la motion n’a quasiment aucune chance de passer pour l’instant, car elle nécessite une majorité des deux tiers au sein de l’Assemblée (385 voix).
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