Politique
Camouflet pour Gérald Darmanin, son projet de loi rejeté
Le projet de loi sur l’immigration, porté par le ministre Gérald Darmanin, a été rejeté par l’Assemblée nationale, ce mardi 12 décembre suite à une coalition de la droite et de la gauche. Gérald Darmanin a remis sa démission à Macron, qui l’a refusée.
En ce 12 décembre, l’Assemblée nationale connait un moment historique : le rejet du projet de loi sur l’immigration, défendu par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Avec un résultat serré de 270 voix contre 265, le projet a été écarté, marquant une défaite majeure pour le gouvernement. Ce vote, soutenu par une majorité de droite comme de gauche passe mal chez les macronistes.
Sur les bancs de l’Assemblée nationale, le ministre Gérald Darmanin affiche un sourire de circonstance, masquant difficilement son désarroi. Il accuse l’éphémère coalition qui a scellé le sort de sa proposition. Dans les faits, un front uni des oppositions, droite et gauche confondues, a voté en faveur de la motion. Cet épisode marque pour l’exécutif le revers le plus significatif depuis le début de la législature actuelle. Le Rassemblement National et les forces de gauche célèbrent ensemble cette victoire, tandis que les Républicains de droite affichent une victoire plus retenue, teintée de prudence.
Gérald Darmanin propose sa démission
Peu après l’échec retentissant du projet de loi à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, s’est exprimé au journal télévisé de 20h sur TF1. « Je lui ai présenté ma démission, il l’a refusée », a-t-il révélé en parlant du Président de la République, et en reconnaissant ouvertement son échec. « Tant que je suis ministre je prendrai mes responsabilités pour protéger les Français (…) si on n’a pas ces mesures, des drames nous attendent ».
Darmanin a également reconnu la portée de cette défaite, non seulement sur le plan politique mais aussi personnel. En s’adressant à Gilles Bouleau, il a admis : « Bien évidemment, parce que je veux donner des moyens aux policiers, aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats pour lutter contre l’immigration irrégulière ».
Darmanin a exprimé sa déception face à la position prise par certains de ses anciens alliés politiques. Ayant observé une majorité des députés Républicains voter pour la motion de rejet, il a partagé son ressenti avec amertume : « Ça fait mal à tous les électeurs de droite et du centre. Et à tous les électeurs républicains de voir ce parti se perdre désormais ». Une remarque qui creuse un peu plus le fossé entre Darmanin et Les Républicains.
Le gouvernement choisit la voie de la commission mixte paritaire pour sauver le projet de loi
Après l’échec retentissant du projet de loi sur l’immigration à l’Assemblée nationale, le gouvernement, loin de capituler, a choisi une voie alternative pour sauver le texte porté par Gérald Darmanin. L’exécutif a décidé d’instaurer une commission mixte paritaire (CMP) entre l’Assemblée nationale et le Sénat. « Le gouvernement convoquera une commission mixte paritaire au plus vite, toujours dans une démarche pour débattre et chercher un compromis », a déclaré Olivier Véran à la sortie du Conseil des ministres.
Cette commission, composée de sept députés et sept sénateurs qui restent à désigner, se penchera sur la version du texte votée par le Sénat, notablement plus sévère que la proposition initiale du gouvernement. Ainsi, l’avenir du projet de loi se trouve désormais entre les mains de cette instance bipartite, chargée de trouver un terrain d’entente entre les deux chambres législatives.
Jordan Bardella appelle à la dissolution
Suite au rejet du projet de loi sur l’immigration par l’Assemblée nationale, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a exprimé sa position tranchée sur la situation politique actuelle. Intervenant sur RMC, il a plaidé pour une dissolution de l’Assemblée nationale, percevant dans cette mesure une réponse à la « crise politique » qui sévit. Bardella a clairement formulé sa proposition : « L’un des moyens de revenir au peuple qui est en démocratie le souverain ultime, c’est la dissolution de l’Assemblée nationale ». Allant plus loin dans ses ambitions, le député européen s’est dit prêt à endosser le rôle de « premier ministre de cohabitation » si le RN sortait victorieux après une éventuelle dissolution.
Parallèlement, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée, a adopté une position plus modérée lors d’une conférence de presse. « Nous n’appelons pas particulièrement à la dissolution », a-t-elle déclaré. Toutefois, elle a ouvert la porte à cette éventualité, en précisant : « Dans le cas où le président de la République voudrait sortir par le haut de l’impasse et de la crise politique (…) et qu’il voudrait retourner devant les urnes, évidemment nous y sommes prêts ». Cette déclaration tempérée qui intervient dans un contexte de désunion au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes) et de tensions internes à La France Insoumise.
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