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La CEDH empêche l’expulsion d’un pédophile afin de préserver sa « vie familiale »
Un pédophile condamné pour des agressions sexuelles sur sa belle-fille a été autorisé à rester au Royaume-Uni. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que son expulsion constituerait une atteinte à l’article 8 de la Convention, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale.
Cette affaire provoque une vive indignation outre-Manche et relance les appels des partisans du Brexit à mettre fin à l’adhésion du Royaume-Uni à la CEDH, dans la continuité du Brexit.
Originaire de la République démocratique du Congo, l’homme a été emprisonné en 2020 pour des infractions graves. D’après un article du Telegprah, il a été jugé coupable d’agressions sexuelles sur sa belle-fille ainsi que sur deux autres de ses jeunes cousines. En raison de la gravité de ses crimes, un tribunal écossais avait ordonné son expulsion vers son pays d’origine. Mais c’était sans compter sur le recours du délinquant sexuel, qui a fait appel de cette décision auprès de Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
Une expulsion annulée pour raisons familiales
Malgré son casier judiciaire, le criminel affirme que son expulsion porterait préjudice à sa femme et à ses trois enfants biologiques, avec qui il vit en Écosse. Et la CEDH lui donne raison ! La Cour a ainsi conclu que son absence du foyer familial priverait sa femme du « soutien émotionnel » qu’il lui apporte, ce qui nuirait au bien-être de leurs enfants, en particulier leur plus jeune, diagnostiqué autiste.
Cette décision continue de susciter l’indignation, d’autant que le tribunal a reconnu que l’accusé « reste un danger pour la communauté, en particulier pour les enfants ». De plus, l’annulation de l’expulsion implique qu’il pourrait retourner vivre dans le même foyer que sa belle-fille, victime de ses abus !
Un pédophile notoire sous protection
Arrivé au Royaume-Uni en 2008 après une demande d’asile rejetée, l’homme a néanmoins trouvé le moyen de rester. Il a obtenu un permis de séjour en 2014 après avoir fondé une famille au pays du Loch Ness. Condamné en 2020 à trois ans de prison pour des actes qualifiés par le juge de « particulièrement graves et répréhensibles », ce délinquant sexuel récidiviste vient de s’abriter derrière la CEDH pour ne pas être renvoyé dans son pays d’origine. Une « victoire judiciaire » qui, pour certains, illustre tristement comment les droits de l’homme sont souvent détournés sans vergogne pour protéger les bourreaux aux dépens de leurs victimes.
Évidemment, cette décision a relancé les débats sur l’application de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), alors que le Brexit est consommé. Liam Kerr, porte-parole des conservateurs écossais pour la justice, s’est insurgé : « Il est incompréhensible qu’un criminel dangereux puisse rester en Écosse. La sécurité publique doit primer sur les droits individuels des délinquants. »
Vers une nouvelle audience, au nom des victimes de ce pédophile
Le ministère de l’Intérieur, peu convaincu par le rapport ayant permis d’annuler l’expulsion, a décidé de faire appel. Selon les autorités britanniques, les intérêts de la belle-fille, pourtant victime des abus, et les risques que ce criminel fait peser sur ses propres enfants semblent « ne pas avoir été correctement pris en compte ».
Une nouvelle audience est prévue prochainement pour réexaminer le dossier. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a affirmé : « Les étrangers qui commettent des crimes odieux doivent comprendre que nous faisons tout pour qu’ils ne restent pas libres dans nos rues, notamment en procédant à leur expulsion. »
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