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Crise politique majeure en Allemagne : le gouvernement Scholz éclate
Au pouvoir depuis 2021, la coalition gouvernementale, menée par Olaf Scholz, éclate suite au limogeage du ministre des Finances. Des élections anticipées pourraient être organisées début 2025.
Ce mercredi 6 novembre 2024, l’Allemagne a plongé dans une crise politique majeure après l’éclatement du gouvernement de coalition dirigé par le chancelier Olaf Scholz. Ce bouleversement politique ouvre la voie à de probables élections anticipées, qui pourraient avoir lieu dès début 2025. Le dénouement de cette situation survient après des mois de tensions internes entre les partenaires de la coalition, notamment les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux du FDP.
L’effondrement de la coalition menée par Scholz
La rupture a été précipitée par le limogeage du ministre des Finances, Christian Lindner, leader des libéraux du FDP. Ce départ marque un point culminant dans une série de querelles politiques qui ont secoué le gouvernement depuis sa formation fin 2021. L’Allemagne, première économie européenne, se trouve désormais dans une situation politique inédite, alors que l’Europe est déjà secouée par la victoire électorale de Donald Trump aux États-Unis.
Le chancelier Olaf Scholz a exprimé sa frustration lors d’une allocution publique, appelant à un gouvernement capable d’agir et de prendre des décisions cruciales pour l’avenir du pays. La démission des autres ministres libéraux a privé le gouvernement d’une majorité à la chambre des députés, renforçant la crise qui secoue la nation.
Le 15 janvier 2025, Olaf Scholz demandera au Bundestag de se prononcer sur la tenue d’élections anticipées. Si les députés soutiennent cette démarche, les élections législatives pourraient se tenir avant la date initialement prévue en septembre 2025, et ce, au plus tard fin mars. Le ministre de l’Économie, Robert Habeck, a déjà annoncé que son parti soutiendrait cette voie, afin de garantir une stabilité politique à l’Allemagne.
Les tensions entre Olaf Scholz et Christian Lindner ont pris de l’ampleur au fil des mois, notamment autour des choix économiques à adopter par le gouvernement. Le ministre des Finances a exprimé son mécontentement, accusant le chancelier de faire courir des risques à l’Allemagne en prenant une décision qui plonge le pays dans l’incertitude. De son côté, Scholz a jugé que les “ultimatums” de Lindner n’étaient plus acceptables, soulignant l’absence de confiance entre les partenaires de la coalition.
Conflits politiques et avenir incertain
Les dissensions au sein du gouvernement ne se limitaient pas aux seuls choix économiques. Des désaccords sur des questions telles que l’immigration et des querelles de personnalités ont également miné l’efficacité du gouvernement. Alors que les libéraux se retirent du gouvernement, Scholz se retrouve sans majorité parlementaire, mais espère pouvoir maintenir un gouvernement minoritaire pour les mois à venir, en comptant sur le soutien de l’opposition.
Olaf Scholz a annoncé son intention de tendre la main à l’opposition conservatrice, menée par Friedrich Merz, afin de travailler ensemble sur des questions cruciales comme l’économie et la défense. Toutefois, une coopération entre les deux camps semble difficile à envisager à court terme.
La situation politique en Allemagne a été exacerbée par l’annonce du retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche, ce qui a alimenté les tensions internes au sein du gouvernement. Lors de la réunion de crise, Christian Lindner a argué que la victoire de Trump rendait impératif un changement de cap économique en Allemagne, ce qui n’a fait qu’envenimer les débats. Le ministre écologiste Robert Habeck, lui, a averti que l’Allemagne ne pouvait se permettre un gouvernement en crise au moment où la stabilité européenne devient plus que jamais nécessaire.
Si des élections étaient organisées dès aujourd’hui, l’opposition conservatrice, menée par Friedrich Merz, arriverait en tête avec plus de 30 % des voix, selon les sondages. Cependant, la formation d’une coalition majoritaire s’avérerait complexe, d’autant plus que l’AfD, le parti nationaliste allemand, est en forte hausse et pourrait jouer un rôle clé dans la composition future du gouvernement.
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