KNDS, le groupe franco-allemand de défense, ouvre une filiale en Ukraine

Cette initiative marque une accélération de la coopération entre la France, l’Allemagne et l’Ukraine, alors que la guerre continue de sévir à l’Est du pays. Le projet de création de la filiale KNDS en Ukraine avait été officiellement annoncé lors d’une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris au printemps dernier.

Lors de cet événement, les ministres de la Défense français et allemand, Sébastien Lecornu et Boris Pistorius, avaient confirmé leur intention de soutenir l’Ukraine en installant une antenne locale du groupe de défense KNDS. Cette filiale a pour mission de renforcer la coopération entre les institutions gouvernementales ukrainiennes et les industriels de la défense des deux pays européens. Elle servira de point d’ancrage pour l’entretien et la maintenance des équipements militaires fournis à l’armée ukrainienne.

800 systèmes militaires en soutien des forces ukrainiennes

Le rôle de cette nouvelle filiale est central pour garantir la disponibilité des 800 systèmes déployés par KNDS au front, ou en attente de déploiement. Ces systèmes incluent des chars Léopard 1 et 2, des canons Caesar, des blindés de reconnaissance AMX 10RC et des obusiers automoteurs PzH 2000. Contrairement à ce qui avait été envisagé au début, la filiale ne produira pas encore de matériel militaire en Ukraine. Elle se concentrera sur l’entretien, la réparation et la révision de ces équipements, afin d’éviter une logistique complexe et coûteuse. Le but est de maximiser leur disponibilité opérationnelle sur le champ de bataille.

Pour atteindre cet objectif, un personnel local a été formé, notamment pour l’entretien des systèmes sophistiqués tels que les Caesar et les chars Léopard. Ce dispositif permet d’accélérer la maintenance des systèmes, tout en renforçant l’autonomie des Forces armées ukrainiennes dans la gestion de leurs équipements.

Partenariats industriels et production locale de munitions par KNDS

Au-delà de l’entretien et de la maintenance, KNDS souhaite aller plus loin dans sa coopération avec les industriels ukrainiens. Le groupe prévoit de produire conjointement en Ukraine des munitions d’artillerie de 155 mm, essentielles pour soutenir les opérations militaires, ainsi que des pièces de rechange.

Cette initiative fait suite à la signature de deux lettres d’intention en mars dernier, entre KNDS France et l’entreprise ukrainienne ENMEK. Ces accords portent sur la création d’un centre de maintenance pour les canons Caesar, ainsi que sur une unité d’impression 3D dédiée à la fabrication de pièces de rechange.

Le Caesar, un atout majeur pour l’Ukraine

Le canon Caesar joue un rôle clé dans les opérations militaires ukrainiennes. Très mobile et capable de tirer jusqu’à 40 kilomètres, il permet aux forces ukrainiennes d’effectuer des frappes précises tout en évitant d’être repérées par l’ennemi. Depuis le début du conflit en février 2022, la France a livré 30 de ces engins à l’Ukraine, faisant de ce système un atout décisif dans la défense contre l’agression russe.

Face à l’efficacité démontrée de ces canons, une coalition « artillerie » a été constituée par la France le 18 janvier dernier, rassemblant 25 pays, dont la Belgique. L’objectif de cette coalition est de fournir 72 Caesar supplémentaires à l’Ukraine d’ici fin 2024, avec une contribution financière et matérielle de plusieurs États membres.

Ainsi, KNDS, avec le soutien des gouvernements français et allemand, s’impose comme le premier partenaire industriel pour les Forces Armées Ukrainiennes.

 

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