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Déplacement de Macron au Maroc : devant le sujet des OQTF, les relations économiques priment
Du 28 au 30 octobre, Emmanuel Macron se rend à Rabat pour une visite d’État au Maroc. Au menu, l’immigration certes, mais d’abord et avant tout les sujets économiques.
Une visite stratégique. À partir de ce lundi 28 octobre, et jusqu’au mercredi 30 octobre, le président de la République a entamé une visite d’État au Maroc. Emmanuel Macron va rencontrer le roi Mohammed VI et est venu accompagné d’une importante délégation de ministres et de chefs d’entreprise pour son déplacement à Rabat, relève Le Figaro.
Au menu de la visite, le sujet, brûlant, de l’immigration – Bruno Retailleau doit rencontrer son homologue Abdelouafi Laftit – mais surtout les questions économiques et militaires.
Ainsi, expliquent nos confrères, Emmanuel Macron est accompagné de nombreux chefs d’entreprises stratégiques, comme le géant de la construction navale militaire NavalGroup, qui espère bien vendre des sous-marins à la marine royale marocaine, ou d’Engie, qui pourrait finaliser un accord de plusieurs milliards d’euros pour des projets d’énergies renouvelables, d’hydrogène vert et de dessalement.
Le Figaro explique que l’entreprise française du rail Alstom pourrait tenter de remporter un énorme contrat : l’extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse Kénitra-Marrakech, et plus précisément, la vente de 18 rames de train, pour la modique somme de 421,4 millions d’euros. Cependant, la concurrence est féroce ; le chinois CRRC Zhuzhou Locomotive, les Sud-coréens de Hyundai Rotem et les deux entreprises espagnoles CAF et Talgo sont sur les rails pour empocher le contrat.
Concernant le volet aérien, le concurrent d’Airbus, Boeing, reste le fournisseur historique de la Royal Air Maroc. Mais la donne pourrait changer, alors que la RAM compte acheter quelque 188 nouveaux avions d’ici à 2037. Airbus devrait mettre en avant ses A320, équivalents du 737 américain.
Un nouveau départ entre la France et le Maroc ?
Cette visite a un principal objectif : remettre sur les rails des relations franco-marocaines bien abimées par des années de tensions. Les choix diplomatiques ces dernières années du Président français en faveur du frère – et voisin – ennemi algérien avaient été peu goûté par Rabat, qui l’avait fait savoir.
Jusqu’à ce que Paris se décide, en août dernier, de reconnaitre le plan sur l’autonomie du Sahara marocain, faisant hurler Alger, et se réconciliant par là-même avec Rabat.
Cette visite a donc aussi valeur de test pour ce nouveau départ entre la France et le royaume chérifien, notamment sur les sujets de défense – le ministre des Armées Sébastien Lecornu est du déplacement – mais également sur le sujet de l’organisation de la Coupe du monde de football 2030, que le Maroc souhaiterait accueillir sur son sol, et sur laquelle la France, forte du succès indéniable des Jeux olympiques de l’été dernier, pourrait conseiller et aider.
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