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85% de la couverture médiatique sur Trump est négative
Selon un rapport du Media Research Center, les principaux médias du pays ne cessent de critiquer Donald Trump. La couverture médiatique du candidat républicain est négative à hauteur de 85%.
Dans un contexte où l’objectivité des médias est souvent remise en question, une nouvelle analyse du Media Research Center (MRC) met en lumière une couverture médiatique historiquement déséquilibrée de la course présidentielle entre Donald Trump et Kamala Harris. Selon l’étude, les trois principales chaînes américaines – ABC, CBS et NBC – montrent une nette préférence pour la candidate démocrate
Un traitement médiatique disproportionné entre les deux candidats
Selon l’étude du MRC, Harris a reçu une couverture médiatique positive à 78 % sur ABC, CBS et NBC depuis juillet, tandis que Trump a été traité négativement dans 85 % des cas. Ce déséquilibre est bien plus marqué que celui observé lors des élections précédentes, où les deux candidats recevaient certes des critiques médiatiques mais avec une répartition plus équitable. En 2016, par exemple, Trump faisait face à une couverture négative de 91 % contre 79 % pour sa rivale, Hillary Clinton. En 2020, bien que Joe Biden ait bénéficié de 66 % de couverture favorable, la couverture de Trump était de 92 % négative. Cette année, le fossé semble encore plus profond, avec une nette marginalisation des critiques adressées à Harris.
Le temps d’antenne joue également un rôle clé dans ce biais. Bien que les chaînes aient accordé un nombre d’heures presque identique aux deux candidats entre juillet et septembre (353 minutes pour Harris contre 355 pour Trump), la tendance s’est inversée par la suite. De septembre à fin octobre, Trump a reçu 398 minutes de couverture, presque le double des 230 minutes allouées à Harris. Cependant, ce supplément de temps n’a pas servi à mettre en lumière ses positions politiques ou ses propositions de campagne ; il a principalement été consacré aux scandales et controverses entourant l’ancien président. Ce sont plus de 31 % des 753 minutes de couverture totale de Trump qui se sont concentrées sur des sujets controversés, notamment les événements du 6 janvier et ses affirmations sur l’élection de 2020.
Pendant ce temps, seulement 5 % de la couverture de Harris (28 minutes sur 583) a porté sur ses propres controverses.
Ce traitement différencié semble aller au-delà de simples choix éditoriaux, renforçant l’impression que les médias traditionnels ont pris position en faveur de la candidate démocrate, au détriment de Trump.
Des conséquences notables
L’impact de cette couverture inégalement favorable à Harris ne se limite pas aux chiffres ; il a des implications profondes sur la perception des électeurs et la confiance dans les médias en général. Une étude de Gallup publiée récemment indique que la confiance dans les médias est à un niveau historiquement bas aux États-Unis. Seuls 31 % des Américains déclarent avoir “une grande confiance” ou “une certaine confiance” dans les médias pour rapporter les faits avec exactitude, et cette tendance semble particulièrement prononcée chez les électeurs républicains et conservateurs. Plus préoccupant encore, pour la troisième année consécutive, une majorité (36 %) d’adultes américains n’ont “aucune confiance” dans les médias, soulignant un fossé grandissant entre les réseaux d’information et une part significative du public.
Pour Trump et ses partisans, cette disparité renforce l’idée d’une campagne médiatique concertée contre lui et les valeurs conservatrices qu’il défend. De nombreux électeurs voient dans cette couverture biaisée la confirmation que les médias traditionnels cherchent à influencer l’issue de l’élection en favorisant la gauche politique. Ces réseaux, par leur choix de focaliser la couverture de Trump sur les controverses personnelles et politiques, tout en offrant un traitement nettement plus clément à Harris, risquent de détériorer davantage leur image auprès des électeurs républicains.
Le problème réside dans le fait que cette couverture médiatique asymétrique risque d’appuyer davantage sur les fractures idéologiques présentes au sein de la société américaine. Les médias tombent alors dans un paradoxe : d’un côté ils déplorent la radicalité politique qui se développe aux États-Unis, alors qu’ils participent activement à ce climat. La publication de ce rapport s’inscrit dans un contexte dans lequel certains grands médias souhaitent donner plus la parole à des voix conservatrices, c’est notamment la décision de Jeff Bezos, patron du Washington Post.
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