Écologistes : La gauche s’est mise à haïr le progrès
Dans notre dernier magazine, le docteur Laurent Alexandre livre son point de vue sur les écologistes qui ont abandonné le progrès technologique pour faire le choix de la décroissance.
Il y a longtemps que les gourous verts et les prophètes de malheur anti-progrès existent. Les années 1960 et 1970 en ont vu fleurir de nombreux. L’échec de leurs prévisions a calmé les ardeurs collapsologiques pendant un temps. Puis, une nouvelle vague est arrivée à partir de l’an 2000, à la confluence de l’écologie politique et de la gauche en quête d’un modèle après l’échec des régimes marxistes. Historiquement, la pensée de gauche est d’ambition libératrice, émancipatrice et progressiste. Depuis l’écroulement marxiste, la gauche doit trouver de nouvelles références idéologiques. Elle choisit l’écologisme qui est un gauchisme réactionnaire anti-progrès.
L’idéologie verte qui a contaminé toute la gauche (sauf le PCF dont le patron Fabien Roussel défend courageusement la science, le progrès et la technologie) fonctionne comme une nouvelle religion… mais au lieu de demander pardon à Dieu, l’on demande pardon à la Nature.
Le point de vue du CNRS
Michel et Monique Pinçon-Charlot, célèbres sociologues du CNRS, ont expliqué dans L’Humanité : « Le dérèglement climatique dont les capitalistes, qui ont pillé les ressources naturelles pour s’enrichir, sont les seuls responsables, constitue leur ultime arme pour éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité devenue inutile à l’heure des robots et de l’automatisation généralisée. L’Intelligence Artificielle régnera alors sur une planète au service des riches survivants, une fois que les ouragans, tempêtes, inondations et incendies gigantesques auront fait le sale boulot ». Ce délire complotiste est accepté par la nouvelle gauche. En réalité, la gauche verte est fascinée par la fin du monde. Comme l’expliquait l’intellectuel de gauche Bruno Latour : « L’apocalypse, c’est enthousiasmant ». Eh bien non, le discours collapsologique n’est pas enthousiasmant ; il conduit l’Europe au suicide et nos enfants au Prozac.
Jancovici contre le progrès
Au-delà de la justification du recul des libertés, l’écologie politique rivalise d’imagination pour réduire notre confort et les petites joies consuméristes. La dimension sadomasochiste est troublante. Le programme de l’écologie politique est un concentré de mauvaises nouvelles et de fausses bonnes idées : organiser la décroissance, c’est-à-dire la baisse du pouvoir d’achat ; diminuer la démographie européenne pour mieux accueillir les migrants ; baisser la population en contingentant les soins aux personnes âgées très malades comme le propose Jean-Marc Jancovici ; bloquer la plupart des technologies de pointe – OGM, nucléaire, spatial, aéronautique, numérique, 5G… ; limiter les libertés individuelles pour abaisser l’empreinte carbone des citoyens ; promouvoir les technologies frugales ancestrales… Bruno Latour a même proposé que l’on utilise la camisole de force contre les scientifiques favorables à la géo-ingénierie. Cette fascination pour la décroissance survient au moment où l’IA va générer une bouffée d’innovations et accélérer la croissance. Bloquer les nouvelles technologies aurait les mêmes conséquences que l’interdiction de l’imprimerie entre 1455 et 1727 a eues sur l’empire ottoman.
C’est par facilité que la gauche a cessé d’être favorable au progrès. Il faut reconnaître que répéter « on va tous mourir » est plus simple que d’expliquer comment lutter contre le leadership technologique américain pour maintenir le pouvoir d’achat des Gilets jaunes !
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