Société
La réforme du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille en suspens
À l’horizon des municipales de 2026, la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, semble de plus en plus compromise. Le projet baptisée « loi Paris-Lyon-Marseille » (PLM) prend du retard et risque de ne pas voir le jour avant les prochaines élections.
Le projet de réforme du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, porté par la majorité présidentielle, a pour ambition de redonner plus de transparence et d’équité à l’élection des maires de ces trois métropoles. À Paris, Lyon et Marseille, l’élection des maires est indirecte. La majorité présidentielle proposait un changement en profondeur, avec une élection plus directe, où chaque voix compterait autant, quel que soit l’arrondissement.
Une réforme attendue mais repoussée
Annoncé initialement pour fin 2023, puis repoussé à début 2024, le texte de loi visant à réformer le mode de scrutin continue de prendre du retard. Les députés Renaissance, en charge du projet, ont choisi de temporiser pour inclure dans le projet la question des compétences des maires d’arrondissement, ce qui complique encore davantage les négociations. « Nous nous fixons février 2025 comme date butoir », confie un élu de la majorité présidentielle, tout en reconnaissant que le calendrier politique est de plus en plus serré.
Le mode de scrutin actuel, qui divise la ville en plusieurs secteurs, avantage largement la gauche, comme le montrent les résultats des dernières élections municipales. Les arrondissements du centre et de l’est parisien, traditionnellement acquis à la gauche, pèsent plus lourd dans la balance électorale que ceux de l’ouest, favorables à la droite. « Ce n’est pas normal qu’à Paris, un électeur ait moins de poids que dans une ville de taille moyenne comme Amiens ou Besançon », déclare un cadre local des Républicains.
Des enjeux stratégiques et politiques
Mais cette réforme se heurte à de nombreux obstacles. À gauche, on redoute que ce nouveau mode de scrutin puisse leur faire perdre des bastions traditionnellement acquis. « Forcément, avec un tel changement, la droite et le centre seraient avantagés », reconnaît un élu socialiste parisien, tout en précisant qu’il est peu probable que cette réforme soit mise en œuvre avant 2026.
À mesure que les élections municipales de 2026 approchent, la réforme du mode de scrutin pour Paris, Lyon et Marseille semble s’éloigner. Entre les lenteurs législatives, les désaccords politiques et les enjeux stratégiques, il devient de plus en plus improbable que cette loi soit adoptée avant la prochaine échéance électorale. En attendant, les électeurs parisiens, lyonnais et marseillais devront probablement voter sous l’ancien système.
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