Politique
[Tribune] Guillaume Peltier : « Le socialisme mental assassine notre agriculture »
Alors que la France traverse une deuxième crise paysanne en moins d’un an, le député européen Guillaume Peltier pourfend le socialisme qu’il juge responsable de la situation.
Amis agriculteurs, j’aimerais vous écrire quelques mots.
Cette semaine, il pousse des politiques qui prétendent vous défendre. Avec la pression de la Commission européenne pour signer l’accord de libre-échange UE-Mercosur, c’est de saison. Emmanuel Macron et Michel Barnier vous jurent d’ailleurs qu’ils ne valideront pas.
Nous savons bien ce que valent leurs promesses… Vous aviez parfaitement senti l’année dernière que les déclarations du gouvernement n’étaient là que pour étouffer votre colère, et que rien, ou si peu, n’avancerait. Depuis, une dissolution est passée. Et votre sort n’a pas changé. Pire, pour beaucoup d’entre vous, la récolte est mauvaise, les épidémies accablent vos troupeaux, les vendanges ont été désastreuses. Et l’État croit vous amadouer en vous abandonnant quelques miettes, ajoutant l’humiliation à la ruine. Il n’a d’ailleurs tenu que 35% de ses engagements pour le secteur depuis l’année dernière. [1]
Je sais que beaucoup d’entre vous ne croient plus ni aux discours ni aux engagements. Trop de rats des villes méprisent le message des champs. Trop d’élus sont venus vous assurer de leur fidélité avant de vous abandonner aux mains des technocrates de la Commission européenne et aux hallucinations des spéculateurs. Trop d’administrateurs aux mains immaculées voudraient vous enseigner votre métier, vous expliquer votre labeur.
Vous ne voulez pas une série d’oboles ou de sauvetages. Ce que vous méritez, et vos familles avec vous, c’est le droit de vivre et de prospérer grâce au fruit de votre travail. Le socialisme mental qui est la philosophie commune des élites dirigeantes, l’interdit.
Ainsi, au sein de l’UE, la France est le pays qui taxe le plus fortement les terres agricoles. Si quelques dégrèvements ont été annoncés pour ceux qui ont subi des récoltes catastrophiques, ils sont entourés de mesures d’évaluation technique qui risquent d’en interdire l’accès à nombre d’entre vous. [2] Le foncier agricole n’est pas protégé, pire, en maintenant sa pression fiscale, l’État incite en fait les propriétaires à s’en séparer, voire à les inonder de gadgets dans l’ère du temps, comme les panneaux photovoltaïques qui commencent à défigurer les paysages solognots. Entre 1999 et 2019, le rendement locatif brut des terres agricoles a été divisé par deux. L’accaparement des terres agricoles a un allié principal : l’administration fiscale.
C’est simple, toutes les défenses immunitaires de l’agriculture française sont anéanties par le fisc. La concurrence faussée, l’idéologie verte ou simplement l’aveuglement de la Commission européenne achèvent ensuite le sale boulot de l’État spoliateur.
On vous parle de prévention contre l’artificialisation des sols mais la pression fiscale vous chasse de vos fermes. On vous promet des aides à l’installation mais vos chiffres d’affaires font le délice des collecteurs d’impôts les plus rapaces d’Europe. Oui, c’est bien un agricide qui se joue dans nos campagnes.
Alors oui, vous avez raison de vous battre, de multiplier les actions, de crier la colère de la France qui ne veut pas mourir sans se battre. Je forme le souhait que toute la communauté nationale s’associe à vos souffrances. Elle le doit car elle aussi ploie sous le socialisme mental qui nous gouverne. Qui peut manger ses cinq fruits et légumes par jour quand son revenu est happé par les dépenses somptuaires de nos administrations ? Qui peut manger une viande de qualité quand les Français économisent sur le chauffage ou la santé ?
Les jacqueries d’hier étaient déjà contre l’impôt confiscatoire. Votre révolte d’aujourd’hui l’est profondément aussi. La France doit se sevrer du socialisme mental. En menant votre lutte, vous ne défendez pas simplement l’honneur de votre métier. C’est toute la France que vous alertez des effets du cancer socialiste qu’on vous impose brutalement et qui accable tous nos compatriotes de manière parfois plus subreptice.
Comme toujours, votre lutte est celle de toute la France. Elle est celle du pays réel qui refuse de périr de la main d’une élite qui l’ignore et le méprise. Ne lâchez pas.
À lire aussi : [Reportage] Plongée au cœur de la Coordination rurale à Agen
[1] https://www.fnsea.fr/actualit%C3%A9s/65-des-mesures-annoncees-ne-sont-toujours-pas-arrivees-dans-les-cours-de-fermes/
[2] https://theconversation.com/en-france-une-taxation-des-terres-agricoles-qui-favorise-leur-artificialisation-216194
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