[Édito] Identité-Libertés : le rôle que doit prendre le parti de Marion Maréchal

De fait, les députés actuels du parti Identité Libertés sont marginalisés au sein du groupe RN, et les têtes d’affiche, dont deux anciens RN ayant tourné casaque, se situent actuellement au Parlement européen au sein du groupe ECR emmené par Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Leur temps de parole est rare : Identité-Libertés ne peut en soi se prévaloir d’aucun résultat électoral ou sondage et pour s’inviter sur les précieux plateaux de télévision hors période de campagne, il faut « faire l’actualité ».

C’est une voie étroite qu’a choisie l’ancienne icône de la droite moderne : presque forcée de quitter Reconquête en raison d’importantes dissensions internes, elle doit désormais repartir de zéro. De zéro, ou presque : Marion Maréchal peut toujours compter sur son importante cote d’avenir qui avoisine souvent les 30 %.

Quand on étudie les valeurs fondamentales d’« Id-Lib », on retrouve dans le fond les mêmes que celles de l’UDR d’Éric Ciotti : luttes contre le wokisme, l’immigration et le matraquage fiscal. Deux éléments les distinguent en fait : la «  défense de la civilisation européenne » et le conservatisme. Pourtant, jouer la compétition ne l’avantagerait en rien : malgré tous ses efforts, jamais Identité-Libertés ne deviendra un parti d’anciens transfuges de LR.

Pourtant, peut-on vraiment bâtir son avenir politique sur un conservatisme peu mobilisateur depuis la Manif Pour Tous et l’abstraite « civilisation européenne » quand tant d’électeurs de droite rejettent l’UE ? Non, ce ne sera pas sur l’aspect programmatique qu’Identité-Libertés trouvera le moyen de s’extraire de sa difficile condition.

Le plus grand avantage comparatif – pour reprendre l’expression de David Ricardo – du parti, c’est son incarnation, sa figure tutélaire. Marion Maréchal peut miser sur son image de jeune mère, son expérience politique, ses qualités oratoires et l’image positive dont elle jouit au